Pour ceux que ne l’auraient pas encore remarqué, le pays est en campagne électorale depuis plusieurs mois. Le scrutin fédéral n’a lieu que le 19 octobre et le Parlement ne sera dissous qu’à la fin de l’été, mais les partis diffusent déjà des publicités et dévoilent des pans importants de leur programme.
Bravo! Les Canadiens devraient s’intéresser à la politique en tout temps, pas juste quand des pancartes de candidats locaux poussent sur les pelouses de leurs voisins. Ce sont les Conservateurs qui ont parti le bal, avec leurs annonces négatives contre leurs adversaires et leur promotion permanente de leurs bons coups, mais les partis d’opposition ont rapidement suivi.
Le gouvernement conservateur de Stephen Harper se positionne sur l’économie avec son dernier budget équilibré contenant de nouveaux allègements fiscaux, sur les enjeux de sécurité avec un renforcement des pouvoirs policiers et notre participation à la guerre en Irak et en Syrie, et récemment sur la démocratie en proposant cinq nouveaux débats des chefs au lieu des deux traditionnellement organisés par les grands réseaux de télévision.
Les Libéraux de Justin Trudeau optent pour la prudence en votant pour le projet antiterroriste et en proposant leurs propres baisses d’impôts (et ils tardent à confirmer leur présence aux nouveaux débats). Ils croient pouvoir répéter à l’échelle du pays l’exploit de Kathleen Wynne en Ontario, qui a réussi à contenir le NPD et à triompher des Conservateurs l’été dernier.
Les Néo-Démocrates de Thomas Mulcair, qui sera de tous les débats, même de ceux que Stephen Harper boycottera, veulent s’imposer comme les vrais agents du changement en promettant de limiter la marge de manoeuvre de nos agences de renseignement et d’intervenir dans de nouveaux secteurs (pour le fédéral) comme les garderies, le logement et les transports en commun.