Comme on dit en anglais, «le deuxième soulier est tombé». Après s’être engagé dans la guerre contre l’État islamique en Irak, aux côtés des États-Unis et de quelques autres pays, le Canada bombardera aussi des positions ennemies en Syrie.
Le premier ministre Steven Harper l’a proposé la semaine dernière au Parlement, qui l’a voté lundi soir. C’était une formalité puisque les Conservateurs sont majoritaires, mais l’exercice servait surtout à forcer Néo-Démocrates et Libéraux à réaffirmer leur opposition à cette mission, car elle est relativement populaire au sein de la population canadienne.
L’État islamique (ÉI ou Daesch, l’acronyme arabe de Dawlat islamiya fi ‘iraq wa sham: État islamique en Irak et au Levant) est une armée de quelque 20 000 maraudeurs contrôlant une grande partie de l’Est de la Syrie et de l’Ouest de l’Irak. On estime qu’environ cinq millions de personnes, des sunnites pour la plupart, vivent actuellement sous son joug. Les minorités et les opposants y sont massacrés.
C’est à l’appel urgent du gouvernement irakien, l’été dernier, que les Américains sont retournés en Irak «dégrader et éventuellement détruire» l’ÉI, qui était alors pratiquement aux portes de Bagdad. Le président Barack Obama, qui avait complété le retrait de ses troupes d’Irak en 2011, réagissait aussi aux décapitations de travailleurs humanitaires américains et étrangers médiatisées par l’ÉI.
L’invasion barbare semble avoir été stoppée. Récemment, la ville importante de Mossoul, chez les Kurdes au nord de l’Irak (où notre sergent Andrew Doiron a perdu la vie le 6 mars), a été reprise à l’ÉI. Grâce à l’appui logistique occidental, les Kurdes ont également gagné en janvier la bataille de Kobané, en Syrie près de la frontière turque.