Nous vivons au sein d’une démocratie parlementaire depuis plus de 400 ans. Notre Constitution inclut la Charte canadienne des droits et libertés depuis 1982. Il s’agit d’une charte «canadienne» qui véhicule les valeurs culturelles «canadiennes», dont, entre autres, l’égalité et l’équité.
Encore faudrait-il bien comprendre, sur le plan juridique, ce qu’on entend par les concepts de «droits» et «libertés» selon le contexte culturel ‘canadien’.
Notre vie sociale est marquée, entre autres, par la Loi sur le multiculturalisme canadien (1971) qui proclame le caractère «multiculturel» de notre société canadienne contemporaine.
Mais encore faudrait-il que nos législateurs précisent la définition de ce caractère «multiculturel» soi-disant ouvert sur le monde. Cette ouverture sur le monde serait-elle complètement sans balises? Et si oui, nos gouvernements d’aujourd’hui – et le secteur privé – sont-ils prêts à faire face et à gérer la nouvelle démographie émergente?
L’acceptation ou non du port du voile au sein de notre société canadienne démocratique et multiculturelle pourrait être légiférée en tenant compte de notre base constitutionnelle où les pouvoirs et les compétences sont répartis entre le fédéral et les provinces. Mais ne risque-t-on pas ainsi de créer un fossé socio-politique de plus en plus profond entre les Canadiens d’un océan à l’autre et les nouvelles immigrantes voilées?