«Réussir». Les meilleurs slogans sont souvent les plus courts, et celui qu’a choisi Pierre Karl Péladeau pour sa campagne à la chefferie du Parti québécois est plus qu’efficace: il évoque à la fois le personnage et la promesse.
Réussite personnelle, professionnelle, du magnat de la presse. Réussite annoncée de sa prise de contrôle du PQ le 15 mai 2015. Réussite possible, sous sa gouverne, d’un retour au pouvoir du PQ, actuellement deuxième à l’Assemblée nationale mais troisième dans les sondages. Réussite éventuelle du oui à l’indépendance et de l’accession du Québec à la pleine souveraineté, séparé du Canada, sa suprême motivation. Et, à plus long terme, réussite d’un Québec indépendant, un pays démocratique «normal» parmi les quelque 200 États représentés aux Nations Unies.
«Réussir un pays», résume-t-il en titre de la lettre qu’il signe sous l’onglet «engagement» dans son site http://pkp2015.quebec
Au PQ, PKP semble déjà acclamé comme un sauveur. Pourtant, c’est son arrivée, au printemps dernier, comme candidat dans St-Jérôme, qui a fait dérailler la campagne de Pauline Marois, incapable de répondre aux questions sur le prochain référendum et sur le rôle qu’allait jouer ce patron de médias de «droite» dans ce gouvernement de «gauche».
Surtout, le projet souverainiste serait démodé, voire moribond, n’intéressant plus que des têtes blanches, les jeunes Québécois étant «ailleurs». Ce candidat est-il donc un surhomme pour «réussir» à inverser cette tendance lourde?