Depuis quelques mois, les appels à «sauver» Radio-Canada se multiplient. Manifestations de centaines et parfois de milliers de personnes dans plusieurs villes du pays. Chroniques et lettres dans les journaux. Commentaires et gestes de solidarité de vedettes recevant un trophée ou passant devant un micro.
Une récente décision d’éliminer le costumier de Radio-Canada (deux employés, 90 000 pièces de vêtement) a fait bondir les nostalgiques de Bobino et de La Ribouldingue. Radio-Canada a rapidement capitulé, ce qui a fait dire à plus d’un blogueur que nous sommes émotifs et superficiels.
Tous contestent le plafonnement à 1 milliard $ des crédits gouvernementaux annuels du «diffuseur public» (on ne dit plus «télévision d’État», ça fait soviétique), qui deviendraient inadéquats pour maintenir une programmation de qualité, dans toutes les régions, et la décliner sur toutes les plateformes.
C’est que les autres sources de revenus de CBC/Radio-Canada se tarissent (la publicité surtout, qui tourne autour de 500 millions $), entraînant les plus récentes coupures de 130 millions $ et les pertes de centaines d’emplois (sur 7 000) qui sont décriées.
CBC/Radio-Canada semble perpétuellement en mode «rationalisation». En préparant ma conférence de février dernier à l’Alliance française sur mes 35 ans à Toronto, j’ai remarqué des articles là-dessus dans L’Express depuis le début des années 1980.