Après des années dans le paysage politique, médiatique, corporatif, philanthropique de Toronto et de l’Ontario, et après la plus longue campagne de l’histoire, qui a suscité une participation record, John Tory est élu maire de la métropole canadienne avec 40,2% des suffrages, contre 33,7% pour Doug Ford et 23,1% pour Olivia Chow.
En hommage à la diversité de la Ville-Reine et pour affirmer son importance en tant que métropole de tout le Canada – pas seulement du Canada anglais – John Tory a prononcé quelques mots en français au début de son discours de victoire. De mémoire de chroniqueur politique, c’est une première à Toronto. Cela augure bien pour le Comité consultatif francophone de la Ville et le développement de meilleurs services bilingues.
Jusqu’à la fin, j’avais continué de croire qu’Olivia Chow ferait mieux que ce que lui accordaient les sondages, et que Doug Ford arriverait troisième… La réalité est plus cruelle: Doug Ford a fait mieux que prévu. L’écart qui le sépare de Tory (64 000 votes) est plus petit que celui par lequel il distance Chow (103 000 votes).
On n’a pas fini d’entendre parler de la famille Ford, bien qu’elle soit désormais hors d’état de nuire, car Rob Ford a été réélu au Conseil municipal (avec une très forte majorité) dans son quartier d’Etobicoke Nord. (Son neveu a été élu au TDSB…)
Homme d’affaires qui a dirigé le câblodistributeur Rogers et la Ligue canadienne de football, conservateur modéré qui a déjà été candidat à la mairie et chef du Parti progressiste-conservateur de l’Ontario, avant d’animer une émission de radio, John Tory est l’antithèse du politicien abrasif ou «idéologique». C’est un rassembleur… exactement ce dont Toronto avait besoin après les frasques honteuses de Rob Ford.