Surprise: la participation au scrutin ontarien du 12 juin a dépassé 52%, renversant une tendance à la baisse depuis 1990 (64%) que d’aucuns croyaient inexorable. En 2011, triste record, moins de 49% des Ontariens avaient voté.
C’est une double victoire pour la première ministre Kathleen Wynne, qui a décroché 58 sièges à l’Assemblée législative, la majorité, avec seulement 39% des suffrages exprimés (contre 28 sièges et 31% du vote pour les conservateurs de Tim Hudak, 21 sièges et 24% pour le NPD d’Andrea Horwath). Mme Wynne a donc les coudées franches pour diriger l’Ontario comme elle le souhaite pendant les quatre prochaines années.
Mais, pour ce qui est du taux de participation, il n’y a tout de même pas encore de quoi pavoiser. Alors que, sous d’autres latitudes, des millions de personnes ne peuvent que rêver de démocratie, et parfois montent au front et versent leur sang pour obtenir des élections libres, seulement un Ontarien sur deux a pris une petite heure, jeudi, pour aller voter.
On dit que, contrairement aux Québécois, c’est la politique fédérale qui intéresse les Ontariens, soi-disant piliers de la «nation» canadienne. Sauf que le taux de participation n’était que de 57% en Ontario aux dernières élections fédérales. Il était de 63% au Québec où, en effet, c’est la politique provinciale qui est «nationale»: 71% des électeurs se sont rendus aux urnes le 7 avril dernier pour élire le gouvernement libéral de Philippe Couillard.
De multiples raisons, certaines plus valables que d’autres, expliquent la relative apathie des Ontariens. Aucune ne la justifie pleinement.