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Publié 26/07/2013 par François Bergeron

La reine Elizabeth II est âgée de 87 ans et paraît en bonne santé. Sa mère a vécu jusqu’à 101 ans; on est fait fort chez les Windsor. Disons qu’elle pourrait régner encore une bonne dizaine d’années.

Son fils le prince Charles pourrait donc ne monter sur le trône qu’à 74-75 ans, vers 2023-24. On dit qu’il serait enclin à céder sa place plus ou moins rapidement (2025-2030?) à son fils William, qui sera alors dans la quarantaine. George, son successeur, qui est né cette semaine, aura 47 ans en 2060.

Le Canada sera-t-il encore inféodé à la Couronne britannique en 2060, comme le souhaite ardemment Stephen Harper, notre premier ministre le plus monarchiste depuis un demi-siècle?

Les immigrants jureront-ils encore fidélité au roi et à ses héritiers, ou simplement au Canada comme on le propose depuis quelques années déjà?

Nos corps d’armée conserveront-ils leur qualificatif «royal», éliminé sous Trudeau en même temps que la «poste royale» et d’autres archaïsmes, mais ressuscité l’an dernier par le gouvernement conservateur, qui cédera bien sa place un jour aux Néo-Démocrates ou aux Libéraux?

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Les visages de Charles, puis de William, puis de George orneront-ils nos billets de banque et nos pièces de monnaie? (À moins que l’argent liquide n’ait alors disparu au profit de transactions purement électroniques.)

Le Québec fera-t-il encore partie de ce Canada folklorique «British»?

Ce sont là quelques réflexions – très passagères – que m’ont inspiré la naissance du petit George Alexander Louis de Cambridge, à qui on souhaite beaucoup de bonheur, ainsi qu’à toute sa famille, mais qu’on voudrait pouvoir considérer avec un plus grand détachement, comme les étrangers qu’ils sont, pas comme nos souverains.

Poussant sa logique jusqu’au bout, Harper va-t-il chercher à nous rabaisser au rang de «sujets»? Même les Grecs et les Romains de l’Antiquité étaient déjà des «citoyens»; le Moyen-Âge féodal a représenté un recul.

Selon le gouvernement Harper (en fait surtout selon Harper lui-même, que ses amis n’osent pas contredire là-dessus, acceptant cette folie douce parce que le PM a d’autres qualités), c’est une question de respect pour les vieux Anglos qui carburent au «God, King and Country».

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Laissons Dieu tranquille ici, mais considérez-moi comme 100% country.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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