Jadis un des symboles du capitalisme américain (l’industrie automobile) et de sa culture (la musique Motown), la ville de Detroit est en faillite. Sa population est passée de 1,8 million de citoyens relativement aisés dans les années 1950 à 700 000 beaucoup plus pauvres aujourd’hui. Des quartiers au complet sont abandonnés, d’autres sont de véritables zones de guerre. Les services publics sont à l’avenant.
La métropole du Michigan doit 18 milliards $ à plusieurs banques – dont des banques européennes, à qui Wall Street refile souvent ses comptes les plus risqués, et qui continuent stupidement de les acquérir. Le gouvernement municipal serait l’un des plus corrompus au pays; pas de Commission Charbonneau ici.
Les finances d’une centaine d’autres villes américaines ne seraient guère plus reluisantes. La faillite de gouvernements municipaux et régionaux pourrait bien être le prochain domino à tomber dans cette crise financière qui, depuis 2008, ressemble de plus en plus à un déraillement de train au ralenti.
On en revient toujours aux mêmes causes: spéculation et endettement. Plus précisément: spéculation ou investissement à haut risque, à crédit, de la part de grandes entreprises «too big to fail» ou d’administrations publiques locales encouragées par la perspective d’un sauvetage par le trésor public en cas d’échec, là aussi à crédit.
Les taux d’intérêt proches de zéro jettent de l’huile sur le feu.