Réunis à Montréal en fin de semaine, plus de 900 délégués du Nouveau Parti démocratique du Canada ont voté en faveur de nouveaux statuts éliminant les références trop directes au «socialisme» pour décrire leur philosophie et leur programme.
Cette évolution, commencée sous Ed Broadbent, qui utilisait rarement le mot «socialisme», et poursuivie sous Jack Layton, qui parlait plus souvent de «classe moyenne» et de «petites entreprises» que de «travailleurs» ou de «Canadiens ordinaires», avait été confirmée l’an dernier par le choix du chef Thomas Mulcair, un ancien ministre libéral provincial du Québec.
Les militants du NPD ont aussi reconnu officiellement que la quête du profit et la propriété privée ne sont pas toujours détestables, proposant désormais plus vaguement de «bâtir une économie prospère et partager les avantages de la société plus équitablement», au lieu de rêver de confisquer les profits et nationaliser les industries.
Une centaine de bolchéviques indécrottables ont voté contre ces résolutions, et considèrent sans doute que le NPD vient de vendre son âme au capitalisme en vue de se rapprocher du «centre» de l’échiquier politique canadien et de devenir une alternative crédible au gouvernement conservateur de Stephen Harper.
Ce même dimanche soir à Ottawa, le Parti libéral – l’alternative traditionnelle aux gouvernements conservateurs jusqu’aux dernières élections – consacrait son nouveau chef Justin Trudeau, au terme d’une longue campagne impliquant une douzaine de candidats (plus que six à la fin) et d’un vote par internet pendant toute la semaine dernière.