La CLASSE, c’est ASSÉ

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Publié 08/08/2012 par François Bergeron

La Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale-étudiante, le regroupement québécois de cégépiens et d’universitaires le plus militant contre la hausse des frais de scolarité, est appelée dans presque tous les médias la CLASSE (référence au milieu scolaire) plutôt que la CLASSÉ (qui suggérerait faussement que l’affaire est classée).

Or, l’Association en question s’appelle l’ASSÉ (comme dans «C’est assez, faut que ça change!», le slogan électoral de la CAQ) et non l’ASSE (ce qu’on en pense dans bien des milieux…).

Le carré rouge communiste (légèrement plus foncé que le rouge libéral) est le logo de l’ASSÉ depuis un bon moment déjà, mais c’est la «Coalition large» ad hoc qui l’a popularisé cette année dans tout le Québec et parfois au-delà des frontières. C’est un formidable succès de marketing… ou de propagande, si on veut rester dans l’esprit de la révolution anti-capitaliste.

La CLASSE s’insurgeait récemment contre l’appel à la trève dans le conflit étudiant pendant la campagne électorale, lancé par le Parti québécois et notamment par son jeune candidat Léo Bureau-Blouin, ex-président de la FECQ (les cégépiens).

Le PQ craint que toutes violences ou entraves à la reprise des cours devant permettre de terminer les sessions perturbées au printemps ne profitent au Parti libéral ou à la Coalition Avenir Québec. Car le parti de François Legault, qui est désormais une alternative crédible au régime libéral, a voté pour la loi spéciale encadrant les manifestations et propose lui aussi une hausse des frais de scolarité.

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Le coporte-parole le plus connu de la CLASSE, l’ineffable Gabriel Nadeau-Dubois, a affirmé qu’«il ne revient pas aux partis politiques ou à toute autre organisation de dicter la marche à suivre aux étudiants et étudiantes», au moment où on s’apprête, dans chacune des associations membres de la CLASSE, à voter sur la poursuite de la «grève» (qui est en fait le «boycott» d’un service pour lequel les étudiants ou leurs parents ont payé… mais on dit bien aussi «grève de la faim»).

La contradiction est tellement flagrante qu’elle a échappée à tout le monde: la «Coalition large» qui cherche à associer le conflit étudiant à d’autres luttes ou revendications sociopolitiques, et à remplacer notre «démocratie électorale» réductrice et avilissante par sa «démocratie directe» noble et inclusive, dénonce… les contributions extérieures au conflit étudiant.

Les étudiants peuvent dire au gouvernement, aux entreprises et à tous les autres intervenants comment gérer la société – c’est la raison d’être de la CLASSE – mais Pauline Marois ou Gilbert Rozon n’auraient pas le droit de suggérer aux étudiants de poser un geste salutaire précis! C’est un comportement sectaire, un réflexe de dictateurs en puissance. Pour ça aussi, les Québécois devraient dire (et voter le 4 septembre) que «c’est assez».

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Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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