J’habite dans Toronto-Danforth, l’ancienne circonscription fédérale de Jack Layton, que le NPD a conservée facilement le 19 mars en faisant élire le prof de droit Craig Scott avec 19 000 voix contre 9000 à son plus proche rival, le publiciste libéral Grant Gordon. Le Conservateur et la Verte n’ont obtenu respectivement que 1700 et 1500 votes.
Mon quartier est réputé le plus à «gauche» au pays. Ses élus scolaires, municipaux, provinciaux et fédéraux appartiennent tous au NPD, dont l’organisation sur le terrain est impressionnante.
Plusieurs de mes voisins sont sympathisants du NPD. Certains en sont membres actifs et, comme ses élus, ils me paraissent tous plus à «gauche» que l’image centriste, pragmatique, que cherche à projeter la haute direction du parti.
Ma conseillère municipale néo-démocrate est une ancienne chef du Parti communiste du Manitoba (il y a longtemps, il est vrai). Comme une foule d’autres notables d’aujourd’hui, mon député provincial aussi aurait brandi des drapeaux rouges au collège ou à l’université. En science-po ou en sociologie, c’était plutôt la règle que l’exception. L’important, évidemment, c’est d’évoluer; ce que la plupart des radicaux, soixante-huitards et autres hippies ont fait.
On dit que, samedi, le Nouveau Parti démocratique a évolué, a élargi sa base traditionnelle, s’est rapproché encore davantage du «centre», en élisant Thomas Mulcair comme chef.