À l’heure de la communication instantanée, l’image de ce petit Somalien décharné, les yeux exorbitants, ressemblant à un septuagénaire mourant, a déstabilisé des consciences. On reparle encore de la énième famine en Afrique! Et les superlatifs ne manquent pas.
Pour l’organisme OXFAM, c’est la première famine officiellement déclarée en Afrique depuis le début du XXIe siècle, alors qu’elle a été éradiquée dans le reste du monde. Mais a-t-on seulement remarqué que les famines se produisent rarement dans des sociétés démocratiques et où les gouvernements rendent des comptes?
La tragédie de la Corne de l’Afrique était annoncée. En effet, le Programme alimentaire mondial (PAM) avait donné l’alerte en répétant en mai dernier que la malnutrition gagnait à nouveau du terrain. Même la Banque mondiale, pas très réputée dans le domaine de la charité, a cru bon devoir tirer la sonnette d’alarme en avril dernier.
Il convient de rappeler que l’Afrique a connu de graves famines cycliques depuis les indépendances, notamment celles consécutives aux sécheresses de 1972-1973 (au Sahel), de 1984-1985 (Corne de l’Afrique) ou encore en 2001 (Afrique du Nord, Afrique australe, Afrique de l’Est et Afrique sahélienne), avec, chaque fois, des milliers de morts! En faudrait-il encore pour prendre des mesures préventives?
Au lieu de faire face aux impératifs, de nombreux pays africains ont cédé de millions d’hectares de terres agricoles à des États ou entreprises étrangères révèle une étude récente de l’Institut international pour l’environnement et le développement (IIED), un organisme de recherche britannique.