L’administration municipale de Toronto pourrait bientôt couper 500 postes de policiers, dans le cadre de ses efforts visant à équilibrer son budget. Pourtant, il y a à peine deux mois, cette même administration a accepté d’accorder à ses 5600 policiers (et 2100 fonctionnaires civils de la police) une augmentation de salaire de 11.5 % étalée sur les quatre prochaines années. Trouvez l’erreur…
En 2009, suite à la grève des employés municipaux qui a écoeuré les Torontois, découragé le maire David Miller de se représenter, et favorisé l’année suivante l’élection d’un Rob Ford décidé à privatiser la collecte des ordures (bravo!) et à couper une foule de services publics plus ou moins utiles, les fonctionnaires ont également obtenu des augmentations de salaire. Aujourd’hui, dans le cadre des discussions visant à équilibrer le budget municipal, on parle d’éliminer le plus tôt possible environ 3000 postes.
Cela ne peut se faire que par «attrition» et sur la base de départs volontaires, puisque le contrat des syndiqués de la ville stipule qu’aucun employé permanent ne peut être remercié avant un employé saisonnier ou à temps partiel (non syndiqué). Il y a une certaine marge de manoeuvre ici, car ce ne sont pas tous les 16 000 postes temporaires qui trouveraient preneur chez les 16 000 travailleurs permanents et les 4000 cadres.
Il reste que couper dans les services aux citoyens paraît beaucoup plus facile que rationaliser la fonction publique de façon à continuer d’offrir des services décents avec moins ou d’autres fonctionnaires.
Le budget de la police de Toronto frôle le milliard de dollars (10 % du budget total de la ville). Dans la plupart des administrations publiques, les salaires et les avantages sociaux des fonctionnaires, déjà supérieurs à ceux du secteur privé, comptent pour environ la moitié des dépenses. À la police de Toronto, c’est 88 %.