La torture se pratique régulièrement dans le monde. C’est le constat que fait l’organisation non gouvernementale (ONG) française Action des Chrétiens pour l’abolition de la Torture (ACAT) dans son dernier rapport 2010 intitulé Un monde tortionnaire. La communauté des organisations de lutte contre la torture commémorant ce 26 juin la Journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture, il est sans doute opportun de revisiter ce document.
L’ONG, qui y dresse un tableau de la torture à travers 22 pays sur cinq continents, estime que «plus de la moitié des États membres de l’ONU recourent à la torture».
En Afrique, «les régimes dictatoriaux ou à tendance dictatoriale, tels que la Mauritanie, le Soudan, le Zimbabwe, l’Éthiopie, l’Érythrée, la Guinée équatoriale et la République démocratique du Congo (RDC), érigent la torture en véritable système d’enquête et de répression au service de l’appareil sécuritaire».
Les policiers et autres responsables de l’application des lois rendent rarement compte devant la justice des mauvais traitements et actes de torture dont ils ont pu être les initiateurs. Cette impunité chronique est également le fruit de l’absence de volonté politique réelle d’enquêter sur les allégations de torture et de traduire leurs auteurs présumés en justice.
En Amérique latine, la torture a été érigée en véritable politique d’État durant la Guerre froide sous les régimes militaires des années soixante à quatre-vingt-dix fondés sur la doctrine de la «sécurité nationale». Malgré les progrès de la démocratisation, le recours à des méthodes violentes demeure encore pourtant très répandu au sein des forces de l’ordre. C’est notamment le cas de l’Argentine, de la Colombie, du Salvador, du Pérou, du Paraguay, note le rapport.