LES ÉLECTIONS DU 2 MAI (1)
Les Québécois ont un sens de l’humour «particulier», «spécial» comme on dit sur un ton incertain.
Inventeurs du Parti Rhinocéros qui a connu son quinze minutes de gloire dans les années Trudeau, puis du Bloc québécois censé écoeurer le reste du Canada jusqu’à ce qu’il finisse par se séparer du Québec, les Québécois ont embrassé lundi un parti socialiste centralisateur anglophone n’ayant aucune racine ni équipe sur le terrain, le NPD du moustachu sympathique avec la canne, qui les a moins irrités que les autres dans le débat des chefs.
Certains de ses candidats étaient en vacances à Las Vegas pendant la campagne électorale ou baragouinaient à peine le français dans des comtés très majoritairement francophones? D’autres «poteaux» venaient d’avoir 20 ans ou déploraient jusqu’à tout récemment la chute du mur de Berlin? Raisons de plus pour voter NPD et ainsi brasser la cage des vieux partis!
Bien que, selon Jean-François Lisée, le blogueur (blagueur?) souverainiste du magazine L’Actualité, c’est leur propre cage que les Québécois ont fait exploser. Dans une fine analyse intitulée La grande évasion, l’ancien conseiller de Jacques Parizeau écrit que les Québécois se sont «évadés de la prison du statu quo».