Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté à l’unanimité samedi soir des sanctions contre le régime de Mouammar Khadafi en Libye, dont les derniers soubresauts ont déjà fait au moins 1000 morts.
La plupart de ces mesures avaient déjà été prises par certains pays occidentaux quelques jours auparavant: embargo sur les fournitures d’armes et inspection du fret vers la Libye, gel des biens à l’étranger et des transactions financières du «guide» libyen et de sa famille, qui sont par ailleurs menacés de procès devant le Tribunal pénal international pour «crimes contre l’humanité».
Comme le président américain Barack Obama et quelques dirigeants européens, le premier ministre canadien Stephen Harper a souhaité que Khadafi abandonne le pouvoir dès maintenant: «La responsabilité primordiale d’un gouvernement consiste à assurer la sécurité et la sûreté de ses citoyens. À l’évidence, M. Kadhafi a violé cette confiance élémentaire. Loin de protéger la population libyenne contre le danger, il est à l’origine des dangers auxquels elle fait face. Il est clair que la seule chose acceptable à faire pour lui est de mettre fin au bain de sang et de renoncer sur-le-champ à ses fonctions et à ses pouvoirs.»
L’opposition (un terme vague ici, car la révolte libyenne origine de plusieurs groupes plus ou moins coordonnés qui ont pris le contrôle de quelques villes importantes, grâce aux défections dans l’armée) a demandé aux grandes puissances de surveiller l’espace aérien libyen pour interdire aux derniers partisans de Khadafi ou à ses mercenaires d’attaquer les zones libérées avec des avions ou des hélicoptères.
La résolution de l’ONU, malheureusement, ne va pas aussi loin, en raison peut-être des réticences de la Chine, un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité avec droit de véto, dont le gouvernement communiste est très nerveux face à tous ces soulèvements dans le monde arabe, qui pourraient facilement inspirer sa propre population malgré les tous les efforts de Pékin pour censurer les médias.