Depuis quelques semaines, tous les regards sont tournés vers l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, où la révolte populaire qui a renversé la kleptocratie tunisienne, puis forcé le président égyptien Hosni Moubarak à la retraite, pourrait ébranler ou faire tomber d’autres régimes autoritaires – qui sont légions sur ces deux continents.
On souhaite, bien sûr, que toutes les nations finissent par s’émanciper, tout en s’interrogeant légitimement sur la vraie nature et la compétence des nouveaux gouvernements qui émergeront du brasse-camarade actuel, vu le peu d’expérience de la démocratie et de la liberté dans ces sociétés.
Heureusement, ces valeurs universelles sont faciles à comprendre et sont applicables sous toutes les latitudes. À la base, il faut surtout qu’il ne soit plus dangereux de critiquer publiquement l’action du gouvernement, que les médias indépendants soient autorisés, que tous les courants de pensée aient le droit de s’organiser et se présenter au cours d’élections honnêtes, et bien sûr que les éventuels élus n’abusent pas de leurs pouvoirs pour étouffer la dissidence et empêcher une future alternance.
La démocratie n’apporte pas, comme par magie, la prospérité et la justice. Mais c’est un moyen (le meilleur qu’on connaisse) d’y travailler. Un pays, une culture, une économie seront toujours une oeuvre inachevée.
L’Occident s’attend à ce que les nouvelles administrations continuent de coopérer à maintenir la paix et la sécurité dans le monde. Ce sont souvent de tels impératifs qui nous ont amenés, au cours des dernières décennies, à soutenir – quand ce n’est pas carrément à installer – certains des généraux, rois et présidents à vie qui sont contestés aujourd’hui.