Les documents coulés par WikiLeaks sont-ils d’intérêt public?
Des collaborateurs irakiens et afghans des forces d’occupation occidentales ont-ils été tués suite à la révélation de secrets militaires? La diffusion de correspondances diplomatiques a-t-elle envenimé les relations internationales? Des gens sérieux ont-ils appelé à l’élimination du patron de WikiLeaks, Julian Assange? Va-t-on réussir à bannir ce site de l’internet en s’attaquant à ses hébergeurs ou son financement? Les deux femmes qui portent contre Assange des accusations d’agressions sexuelles en Suède sont-elles «encouragées» par les puissances que ses activités dérangent?
Comme synopsis de roman ou de film, on a vu mieux. Mais comme tout cela est bien réel, chacune de ces questions mérite une réponse.
Pour la plupart des journalistes et des blogueurs, la fin justifie les moyens: des «moyens» comme le recel de données piratées, quand la «fin» c’est la diffusion d’information d’intérêt public qu’on tentait de cacher.
Si nos gouvernements étaient complètement transparents, les journalistes auraient moins besoin d’enquêter sur leurs activités. Et si les vrais journalistes des vrais médias faisaient un meilleur travail, ils seraient moins souvent «scoopés» par les blogueurs. Ces derniers ne sont pas tous des amateurs: de plus en plus d’experts ou de fins analystes ne travaillent qu’à partir du web.