Un de mes amis, qui est d’origine africaine, m’assure que George Smitherman aurait été élu maire de Toronto s’il était hétéro.
La plupart des immigrants habitant les quartiers populaires de la périphérie, où Rob Ford l’a emporté, sont encore fidèles au Parti libéral, soutient-il. Ils s’intéressent aux questions de logements sociaux et de transport en commun auxquelles Smitherman était plus sensible. Les promesses de réduction de taxes ont peu d’effets auprès de cette classe de contribuables qui ne «contribue» pas encore tant que ça. Plusieurs veulent faire venir d’autres membres de leur famille au Canada et n’ont sûrement pas apprécié que Rob Ford dise que Toronto ait «trop» d’immigrants ou que la métropole n’arrive plus à les intégrer.
Mais ils ne peuvent pas supporter l’idée d’un maire gai, encore moins «marié» à un homme, et s’affichant comme tel publiquement. Pour un grand nombre de néo-Canadiens, c’est indécent. Certains craignent même que ça soit contagieux!
«Ça se discutait à l’église», rapporte mon ami, qui est croyant et pratiquant comme un certain nombre de gens originaires d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. Ça se discutait sûrement aussi dans d’autres rassemblements ethniques ou communautaires. L’histoire du commentaire homophobe à la radio tamoule, dans les derniers jours de la campagne, ne serait que la pointe de l’iceberg.