Omar Khadr a accepté de plaider coupable du meurtre d’un infirmier américain, au combat, en Afghanistan, en 2002 quand il n’avait que 15 ans, en échange d’une peine maximale de huit ans de prison ou de la peine plus légère que pourrait arrêter son jury à Guantanamo.
En apprenant la nouvelle, il y a deux semaines, je me suis dit que le jeune «terroriste» avait peut-être cédé trop facilement. Que ses avocats auraient pu lui conseiller de se fier à l’honneur des officiers américains qui le jugeaient. Que ceux-ci comprennent sans doute mieux qui quiconque qu’un «combattant ennemi» n’est pas un criminel au sens où on l’entend dans la société civile. Qu’ils auraient pu finir par l’acquitter…
J’étais même encouragé par le fait que les membres du jury n’ont pas bronché quand l’épouse et les enfants de sa victime ont fait pleurer les autres intervenants en évoquant la mémoire de ce soldat, mort dans l’explosion de la grenade lancée par Khadr.
Illusion pathétique de ma part. Le jury est revenu dimanche avec son verdict: 40 ans de prison!
Il semble qu’Omar Khadr et ses avocats ont bien compris à qui ils avaient affaire: un système de justice militaire kafkaesque qui déshonore les États-Unis. Ils ont somme toute bien manoeuvré en réussissant à n’obtenir «que» huit ans de prison, et son retour au Canada dès l’an prochain.