Pas facile de définir les Français, de cerner leurs principaux traits de caractère, s’il est même permis de le faire sans risquer de tomber dans une généralisation insultante. Il me semble cependant que nos «cousins» de l’autre côté de l’Atlantique se reconnaissent davantage dans l’opposition ou la résistance que dans l’action ou l’innovation (tout le contraire des Américains…).
Ce gène conservateur, au sens premier du mot, se manifeste dans toute sa splendeur ces temps-ci par les manifestations monstres (des centaines de milliers de personnes dans les rues à Paris et dans plusieurs grandes villes du pays) contre la très modeste réforme des retraites décidée par le gouvernement du président Nicolas Sarkozy, qui ferait passer l’âge minimum du départ à la retraite des fonctionnaires et autres travailleurs de 60 à 62 ans, certains pouvant étirer ça jusqu’à 67 ans.
Incidemment, et à titre de comparaison, 67 ans, c’est l’âge du début de la retraite en Allemagne, où le travail et la productivité seraient plus valorisés (un autre préjugé tenace).
Heureusement, les chanteurs comme Charles Aznavour, 86 ans, ou les acteurs comme Jean Rochefort, 80, ou les écrivains comme Jean d’Ormesson, 85, échappent à ces lois.
Le mouvement de protestations des derniers jours, organisé par les centrales syndicales et leurs alliés politiques socialistes, auquel se sont joints de nombreux lycéens, a menacé de paralyser le pays en bloquant les dépôts de carburant. C’est une nouveauté, et le pétrole n’a strictement rien à voir avec le débat ici, mais c’est comme ça.