On a tous, de temps en temps, un moment «Ha!», quand on reconnaît l’analyse juste ou l’information qui nous manquait pour comprendre une situation. Parfois, on a nous-mêmes un éclair de génie, mais plus souvent on lit ou on entend ailleurs l’explication qui nous réjouit.
Dans le site de l’Institut économique de Montréal, l’éditorialiste David Descôteaux rappelait récemment la simple leçon d’économie du journaliste américain John Stossel sur le «double merci»: vous payez un dollar pour un café et, quand la caissière vous dit «merci» en vous remettant le café, vous lui répondez «merci».
Pourquoi ce «double merci»? Parce que vous désirez le café plus que le dollar et que le restaurant désire votre dollar plus que le café. Il n’y a pas de gagnants ni de perdants dans cette relation économique entre adultes consentants, qui n’a donc pas à être réglementée ou interdite. Ha!
On a aussi quelques moments «Ho!»: un petit pincement d’envie qui vient du regret de ne pas avoir inventé l’expression ou la métaphore géniale qu’on vient de découvrir.
On peut lire ou entendre tous les jours des commentaires savoureux ou particulièrement pertinents. Mais des idées qui correspondent à notre propre démarche au point de regretter ne pas y avoir pensé avant, c’est rare.
Ça m’est arrivé en parcourant sur internet un texte de 2006 d’Yvon Dionne intitulé «Les Tartuffes du climat vs les sceptiques» (déjà bien trouvé!) où il dénonçait le «catastrophisme halloweenien» à la mode. J’aurais aimé créer cet adjectif.