Ho! Ha!

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Publié 26/08/2010 par François Bergeron

On a tous, de temps en temps, un moment «Ha!», quand on reconnaît l’analyse juste ou l’information qui nous manquait pour comprendre une situation. Parfois, on a nous-mêmes un éclair de génie, mais plus souvent on lit ou on entend ailleurs l’explication qui nous réjouit.

Dans le site de l’Institut économique de Montréal, l’éditorialiste David Descôteaux rappelait récemment la simple leçon d’économie du journaliste américain John Stossel sur le «double merci»: vous payez un dollar pour un café et, quand la caissière vous dit «merci» en vous remettant le café, vous lui répondez «merci».

Pourquoi ce «double merci»? Parce que vous désirez le café plus que le dollar et que le restaurant désire votre dollar plus que le café. Il n’y a pas de gagnants ni de perdants dans cette relation économique entre adultes consentants, qui n’a donc pas à être réglementée ou interdite. Ha!

On a aussi quelques moments «Ho!»: un petit pincement d’envie qui vient du regret de ne pas avoir inventé l’expression ou la métaphore géniale qu’on vient de découvrir.

On peut lire ou entendre tous les jours des commentaires savoureux ou particulièrement pertinents. Mais des idées qui correspondent à notre propre démarche au point de regretter ne pas y avoir pensé avant, c’est rare.

Ça m’est arrivé en parcourant sur internet un texte de 2006 d’Yvon Dionne intitulé «Les Tartuffes du climat vs les sceptiques» (déjà bien trouvé!) où il dénonçait le «catastrophisme halloweenien» à la mode. J’aurais aimé créer cet adjectif.

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Récemment, dans le site web du Journal de Québec, le chroniqueur Yves Duhaime s’inspirait d’un discours du député fédéral de Beauce, Maxime Bernier, pour attaquer le «mouvement dépendantiste» québécois: ces partis politiques et groupes d’intérêts «qui ne souhaitent que téter toujours davantage les mamelles fédérales».

«Le vrai nationalisme québécois», poursuit Duhaime, «consiste à d’abord assumer son autonomie financière, pas à se faire vivre par les autres et en demander toujours plus.» 

Bernier, lui, avait dit: «Imaginez si, au lieu de se démener pour obtenir plus d’argent du reste du Canada, on se donnait un objectif plus constructif: devenir suffisamment riches pour ne plus recevoir de paiements de péréquation. Est-ce qu’on ne serait pas plus fiers d’être Québécois dans une telle situation? Imaginez si, au lieu de débattre inutilement d’indépendance politique, on cherchait des façons de vivre selon nos moyens et de sortir de notre dépendance économique.»

J’ai toujours considéré que l’indépendance des Québécois était plus importante que l’indépendance du Québec, mais j’aurais aimé être le premier à critiquer les «dépendantistes»!

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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