Le surpoids d’Obama

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Publié 18/08/2010 par François Bergeron

Les élections de mi-mandat approchent aux États-Unis, offrant aux Américains l’occasion de se prononcer sur l’administration démocrate actuelle, identifiée bien sûr au président Barack Obama.

L’économie ne décolle pas, malgré un endettement public faramineux… ou à cause de ce surpoids (tout le débat est là).

Le seul secteur affichant une croissance est la fonction publique qui ne produit rien, et où les salaires déjà artificiellement élevés augmentent plus vite que dans le privé, ce qui est malsain du point de vue économique mais aussi du point de vue social et politique.

Contrairement à ce que croient encore les banquiers, ce sont les dettes «souveraines» (celles des administrations publiques), pas celles des individus ou des entreprises, qui sont le plus à risque de ne jamais être remboursées. La crise grecque n’est que la pointe de l’iceberg.

Michelle Obama fait campagne contre l’obésité, soulignant les bienfaits de l’exercice et d’une alimentation équilibrée. Bravo! Mais les images de la première dame des États-Unis et de son mari, encore plus svelte et sportif, font oublier qu’ils trônent sur un État obèse qui profiterait grandement lui aussi d’«exercices» (réduction, rationalisation des dépenses) et d’une «alimentation» équilibrée (taxation raisonnable).

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Dans le même ordre d’idées, Barack Obama prêche les vertus du «développement durable» mais semble avoir toutes les difficultés à en mettre les principes en oeuvre dans sa propre sphère d’activité: le gouvernement.

Donc les Démocrates vont perdre des plumes en novembre, la fortune du parti au pouvoir dépendant beaucoup des succès ou des ratés de l’économie.

Les nouvelles des fronts irakien et afghan ne sont pas bonnes non plus. Ces guerres (comme d’ailleurs la crise financière) sont davantage associées à l’administration précédente de George W. Bush, mais c’est pour en sortir que les Américains ont élu Obama, et on n’en sort pas.

Même sentiment d’impuissance face à la prison injustifiable de Guantanamo, qu’on devait fermer mais où se déroulent maintenant des procès militaires kafkaesques comme celui du jeune Omar Khadr. C’est un scandale qui n’émeut pas grand monde (moi non plus, à vrai dire), mais on n’aurait pas dû en arriver là.

La fuite de pétrole dans le golfe du Mexique paraît avoir été mieux gérée par l’administration Obama que l’ouragan Katrina dans la même région par l’administration Bush. De plus, le pétrole est davantage associé aux Républicains qu’aux Démocrates. Mais une telle catastrophe laisse toujours un grand nombre de mécontents.

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Obama n’est pas encore menacé par un recul des Démocrates au Congrès en novembre. Les Républicains sont divisés et n’arrivent pas à lui opposer une personnalité crédible ni un programme économique cohérent (à cause des «conservateurs» qui ne veulent jamais couper dans la défense de l’Empire), laissant le champ libre aux Sarah Palin et autres évangélistes scandalisés par les mariages gais en Californie ou les mosquées à Manhattan.

Les Républicains pourraient se ressaisir au cours des deux prochaines années, à temps pour les présidentielles de novembre 2012, mais ils pourraient aussi imploser, malgré un succès électoral aux législatives de 2010, notamment si le «Tea Party» lui barre la route.

Parti d’un bon sentiment – le respect de la Constitution américaine qui prescrit un gouvernement moins interventionniste – ce mouvement est dénaturé par les mêmes éléments religieux qui marginalisent le Parti républicain.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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