L’animateur de radio Rush Limbaugh s’est proclamé récemment chef de l’opposition aux États-Unis, un statut, toutefois, que la gouverneure de l’Alaska Sarah Palin semble lui disputer. Si ce sont là les meilleurs atouts des conservateurs et/ou des Républicains, le président Barack Obama sera facilement réélu en 2012.
Et comme pour symboliser la déroute de l’opposition, en ce 100e jour de présidence de Barack Obama, le vieux sénateur républicain « modéré » de Pennsylvanie Arlen Specter est passé dans le camp démocrate, estimant qu’il n’a aucune chance d’être réélu au sein même de son parti de plus en plus dominé par les « radicaux ».
L’émission de Rush Limbaugh, diffusée par plus de 600 stations, serait la plus écoutée aux États-Unis. Depuis plusieurs années, malgré quelques petits scandales personnels, cette grande gueule s’est imposée comme l’un des porte-parole les plus en vue du conservatisme « social » ou « culturel » américain. C’est aussi la clientèle de la colistière de John McCain en 2008, Sarah Palin, qui serait ces temps-ci la conférencière la plus en demande dans les événements-bénéfice du Parti Républicain.
Il est important de distinguer entre trois conservatismes aux États-Unis, trois courants parallèles plutôt que convergents, qu’on retrouve majoritairement mais pas exclusivement chez les Républicains: les conservatismes « social », « sécuritaire » et « économique ».
Le premier, anti-moderniste, prône l’intervention des pouvoirs publics pour promouvoir des valeurs « traditionnelles », recriminaliser l’avortement, conserver la peine de mort, limiter les droits et la visibilité des homosexuels, censurer la musique et le cinéma, décourager l’immigration, ignorer la science quand celle-ci paraît contredire la religion…