L’effondrement du marché boursier mondial dans la seconde moitié de 2008, le plus important depuis la Grande Dépression de 1929, a finalement porté son empreinte tant redoutée sur l’économie réelle avec notamment l’annonce de la perte massive d’emplois aux États-Unis et au Canada.
Le taux de chômage est prévu de monter rapidement aux États-Unis pour atteindre presque 9 % en 2009 contre 6,7 % en novembre de cette année. L’économie américaine, la plus importante dans le monde, avec un PIB de 14 trillions $, fait désormais face à la récession la plus sévère depuis la Seconde guerre mondiale. La crise qui sévit actuellement aux États-Unis, là où a débuté la chute des valeurs boursières, ne peut pas se poursuivre sans se répercuter sur le reste du monde, notamment sur le Canada dont les exportations vers le marché américain sont responsables d’un quart de son PIB.
Si jusqu’il y a quelques mois, avec le prix du pétrole qui avait frôlé mi-juillet 150$ le baril, l’inflation était considérée comme le danger le plus craint, désormais la déflation, la baisse des prix qu’entraîne la récession, constitue la menace la plus redoutable.
Dans une économie mondialisée, l’inflation est bien sûr un handicap sérieux qui peut limiter la capacité concurrentielle d’un pays et lui faire perdre des parts de marché tant à l’intérieur qu’à l’étranger, entraînant par là une augmentation du chômage. Cependant, l’inflation peut également stimuler l’économie en encourageant les ménages à augmenter leur consommation, de peur de payer le même produit plus cher plus tard. Elle a donc un effet positif sur l’économie dans la mesure où elle soutient la demande dont dépendent l’investissement et donc la croissance et les emplois.
Dans une période de déflation, c’est tout le contraire qui se produit: croyant que les prix vont continuer à baisser davantage, les ménages décident de limiter leur consommation et d’augmenter leur épargne, privant ainsi l’économie d’une demande solvable dont la contraction conduit à la fermeture d’entreprises et à l‘aggravation de la récession. L’effet stimulant de l’inflation doit donc être comparé à l’effet récessif de la déflation.