Droit de l’homme: 60 ans et un bilan mitigé!

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Publié 09/12/2008 par Darnace Torou

Avez-vous vu le curriculum vitae de Mme Louise Arbour? Il est long comme le Mississipi et il ne cesse de s’allonger. Cette dame s’est surtout illustrée ces dernières années sur la scène mondiale, au service des droits de l’homme, réussissant le tour de force de s’aliéner les gouvernements démocratiques comme les dictatures!
 
Cette quête inlassable de respect des droits de la personne a été reconnu par la communauté internationale qui lui a décerné ce 10 décembre 2008, le Prix des droits de l’homme, aux côtés du militant des droits de l’homme et ancien ministre américain de la justice Ramsey Clark, de la directrice et fondatrice de l’association «Jamaïcains pour la justice» Carolyn Gomes, du co-fondateur de l’Hôpital de Panzi à Bukavu (RD Congo) Denis Mukwege et de l’association Human Rights Watch.

Le Prix des droits de l’homme est remis tous les cinq ans, au Siège de l’ONU, conformément à une résolution de l’Assemblée générale adoptée en 1966. Il a été décerné pour la première fois le 10 décembre 1968.

Depuis l’adoption de la Déclaration en 1948 par 58 États Membres, les Nations Unies ont poursuivi leur œuvre normative: conventions, déclarations, pacte, protocoles additionnels se sont multipliés pour rendre le monde plus humain. Les États signataires, en apposant leurs signatures au bas de ces instruments, devraient veiller à un meilleur respect des droits de la personne, à tout le moins, à une amélioration de la condition humaine. On s’attendait à une généralisation du respect du Droit!

Les États, malheureusement ont leur propre logique qui va souvent à l’encontre des dispositions des textes qu’ils ont signés. Aux Nations Unies, pendant les années de la guerre froide par exemple, des États s’opposaient à des projets de résolution tout simplement parce que parrainées par le camp adverse. D’autres refusaient d’entendre parler du droit des peuples, tout en soutenant par exemple le droit à l’autodétermination des peuples quand cela les arrangeait. Surtout, pas de droit au développement proposé par les pays en développement!

Les «clandestins» d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine, d’Europe centrale aux portes des citadelles développées ne sont, aujourd’hui, que la conséquence de la cécité et de la surdité face aux demandes simples des pans entiers de la planète qui revendiquaient juste l’application des droits fondamentaux: manger, boire, étudier, être en paix!

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L’abus des droits a été toléré, encouragé dans maintes parties du monde. L’impunité a été garantie aux violeurs des droits. Les sociétés ne peuvent évoluer que par imitation ou par pressions, tant internes qu’externes, exercées sur elles. Soixante ans après la Déclaration, force est de constater que le monde se porte mal car les États capables d’imposer une certaine norme par  pression «amicale» s’abstiennent de le faire, au nom de leurs intérêts «vitaux». D’autres violent allègrement les droits de leurs citoyens car ils peuvent compter sur la «compréhension» «d’amis» puissants. D’aucuns décident d’imposer «leur droit».

Le bilan reste donc, soixante ans après, mitigé! On peut en juger à travers les nouvelles quotidiennes: lapidation d’une femme pour adultère,  torture quotidienne et généralisée dans des prisons, violence contre des personnes pour cause d’orientation sexuelle, amputations, pendaisons, décapitations publiques,  exécutions plus «civilisées» par injection. Ajoutons le viol des femmes devenu une routine sur le globe. Au-delà des condamnations de principe, le monde avance: vers le meilleur, ou le pire!

Heureusement qu’il existe encore des personnes qui croient, fermement, aux droits de l’homme ! Et interpellent! Mme Arbour en fait partie et fait honneur tant au Canada qu’au genre humain. Elle s’inscrit dans la tradition d’un Canada défenseur d’une certaine idée des droits de l’homme.

Tenez, c’était un Canadien, M. John Humphrey, qui avait préparé le premier plan de la Déclaration de 1948!

Dans une entrevue au journal Le Temps de Genève du 14 mars 2005, Mme Arbour disait: «Je veux placer mon mandat au service des victimes et des détenteurs des droits. Notre devoir est d’être à leurs côtés, de nous assurer que les États respectent leurs obligations».

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On peut dire, Madame, mission accomplie! 

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