À toutes les tribunes la semaine dernière, l’ancien ministre et candidat au leadership libéral John Manley a demandé aux Canadiens de lire son rapport sur la mission militaire canadienne en Afghanistan. On peut accéder au document d’une quarantaine de pages (le double avec les cartes et les annexes) à www.independent-panel-independant.ca/pdf/Afghan_Report_web_f.pdf
Le «Groupe d’experts indépendant sur le rôle futur du Canada en Afghanistan» – soit John Manley, Derek Burney, Pamela Wallin, Paul Tellier et Jake Epp, experts de quoi au juste? – avait été mandaté l’automne dernier par le Premier ministre Stephen Harper pour examiner, entre autres, le retrait prévu du contingent de combat canadien de Kandahar en février 2009.
Les Conservateurs ont déjà indiqué que le Parlement tranchera la question. On sait qu’ils aimeraient prolonger la mission de combat. C’est ce que recommande ce rapport en qualifiant de purement «arbitraire» la date de février 2009, en regard de la situation chaotique qui règne dans ce pays de 32 millions d’habitants (comme le Canada!), l’un des plus pauvres de la planète à cause des guerres qui le secouent depuis un siècle.
«Il serait illusoire de vouloir fixer une date d’échéance à ce moment-ci», note sobrement M. Manley. Celui-ci attache une condition au prolongement de la mission: l’ajout d’au moins 1000 soldats de l’OTAN et la fourniture d’hélicoptères et d’avions téléguidées de reconnaissance.
Jusqu’à tout récemment, les Libéraux et le Bloc québécois prônaient la fin du rôle de combat mais le maintien de l’assistance à la formation de l’armée et de la police afghanes, et bien sûr de l’aide au développement. Le NPD est le seul parti qui a réagi immédiatement au rapport Manley, en réaffirmant sa position pour un retrait immédiat des troupes canadiennes d’Afghanistan. On vient d’entamer une troisième année sous un gouvernement minoritaire conservateur; 2008 sera vraisemblement une année électorale et le rôle du Canada en Afghanistan sera un enjeu important de la campagne.