Intimidation: des parents réclament 50 millions $ à une école francophone

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Publié 08/04/2016 par Radio-Canada

Une famille de Penetanguishene poursuit le directeur de l’école élémentaire Saint-Joseph et le Conseil scolaire francophone Viamonde pour plus de 50 millions $ relativement un cas d’intimidation qui aurait entraîné de graves dommages psychologiques à une ancienne élève.

Radio-Canada, qui rapporte la nouvelle vendredi, ne nomme pas la présumée victime, qui a aujourd’hui 10 ans. Elle a fréquenté l’école Saint-Joseph de 2010 à 2014, jusqu’à ce que ses parents la retirent de l’établissement.

Selon ses parents, ce serait deux élèves qui l’auraient harcelée: une élève un peu plus âgée et un garçon. Il disait «je vais te tuer», puis il faisait semblant de pointer un revolver sur elle.

Alors que la fillette avait 8 ans, elle aurait reçu des menaces de mort à plusieurs reprises; ses persécuteurs auraient menacé d’entrer dans sa chambre la nuit pour l’attaquer; ils lui auraient répété qu’elle était stupide et lui auraient fait des commentaires dégradants; ils auraient incité d’autres élèves de l’école à la prendre pour cible; ils l’auraient forcée à se mordre elle-même la main et lui auraient agrippé les jambes et tordu le poignet.

À la fin du mois d’octobre 2014, les parents ont décidé de retirer leur fille de l’école parce que, selon eux, elle faisait souvent des crises d’anxiété et les suppliait de ne pas l’envoyer en classe.

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La poursuite allègue que le directeur de l’école et la surintendante de l’éducation ont été «volontairement aveugles aux gestes calculés [par des élèves] pour causer des séquelles physiques, émotionnelles ou mentales».

Selon les parents, le directeur de l’école a participé à plusieurs rencontres pour écouter leurs inquiétudes. La fillette aurait aussi parlé du problème à la direction et à ses enseignants à de nombreuses reprises. Ils allèguent que, malgré cela, le directeur et le conseil n’ont pas agi pour que l’intimidation cesse.

Le Service de transport Francobus est aussi mentionné dans la poursuite, puisque plusieurs incidents se seraient déroulés alors que l’enfant était à bord de l’autobus scolaire.

Aucune des allégations de la famille n’a été prouvée en cour.

D’après ses parents, la fillette refuse non seulement de remettre les pieds à l’école Saint-Joseph, mais aussi dans n’importe quelle autre école. Sa mère lui fournit un enseignement à domicile avec l’aide de tuteurs privés et tente de rattraper le retard qu’elle a pris à l’école.

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Selon la poursuite, la fillette a reçu un diagnostic de plusieurs problèmes de santé mentale: stress post-traumatique, anxiété sociale, anxiété de séparation, dépression.

La directrice des communications du Conseil scolaire Viamonde, Claire Francoeur, n’a pas voulu commenter l’affaire puisqu’elle est devant les tribunaux, mais a assuré que la sécurité des élèves est une priorité du Conseil.

Ni directeur de l’école de Penetanguishene ni le directeur de l’Éducation de Viamonde, Martin Bertrand, n’ont accepté de parler à Radio-Canada. Le conseil scolaire a jusqu’à la fin du mois d’avril pour présenter sa défense en cour et entend donner son point de vue à ce moment-là.

Le Service de transport Francobus, un consortium d’écoles publiques et catholiques basé à Welland, a refusé lui aussi de commenter l’affaire.

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Vendredi après-midi, le Conseil Viamonde a répondu à plusieurs questions de L’Express en affirmant notamment que «le reportage que Radio-Canada a diffusé au sujet de la poursuite reflète les perceptions des parents plaintifs et pas notre position en tant que Conseil scolaire. Viamonde ne peut donner plus de détails sur la poursuite ni répondre à aucune question à ce sujet puisque le tout est devant les tribunaux.»

«Nous aurions certes souhaité que le dialogue se passe autrement», nous écrit Claire Francoeur dans un courriel. «Nos avocats s’activent à préparer notre défense qui sera déposée au plus tard le 30 avril.»
  
Le Conseil réitère que «la sécurité et le bien-être des élèves et des membres du personnel demeurent en tête de nos priorités».

À suivre.

Auteur

  • Radio-Canada

    Radio-Canada est le plus ancien service public de diffusion du Canada, créé le 2 novembre 1936, devenu le principal réseau national d'information radio, télévision et internet.

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