Quinze ans après la création de la Chaire des Études québécoises de l’Université York à son campus Glendon, le Québec et l’Ontario ont pris acte de leur statut de «noyau dur» de la fédération canadienne. D’abord sous Jean Charest et Dalton McGuinty, puis sous Philippe Couillard et Kathleen Wynne, les deux grandes provinces ont formalisé leur coopération politique et économique par de multiples rencontres et ententes.
Selon l’un des créateurs de la Chaire, Jean-Louis Roy, qui a été directeur du Devoir, délégué du Québec à Paris et secrétaire général de la Francophonie avant de s’établir à Toronto en 2000, les résultats des dernières élections fédérales semblent contredire les théories – notamment de l’analyste du Globe and Mail John Ibbitson – voulant que le centre du pouvoir canadien se déplace inexorablement vers l’Ouest.
M. Roy tenait ces propos le 3 décembre dernier à un colloque sur les relations Ontario-Québec lançant les activités qui marqueront le 50e anniversaire du Collège Glendon en 2016.
Des voisins qui s’ignoraient
C’est parce qu’il trouvait trop peu de «lieux de dialogue politique entre le Québec et l’Ontario», encore moins d’ouvrages ontariens concernant le Québec et vice-versa, que M. Roy a répondu favorablement à l’appel de Kenneth McRoberts, l’ancien principal de Glendon, qui voulait combler ce vide.
M. Roy a d’ailleurs publié en 2013 un essai, Chers voisins, expliquant l’Ontario au Québécois. Après avoir vécu 20 ans à Paris, il estime par ailleurs que «le Toronto que je redécouvre en 2000 est tout ce que Paris n’est pas. Toronto constitue, réellement et virtuellement, un conglomérat de minorités ou de communautés qui ne fait pas exploser la citoyenneté commune.»