Pétrole, pétrole et encore pétrole…

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Publié 13/01/2015 par Brahim Mahmoud

Le pétrole: c’est l’actualité qui a focalisé le plus l’attention des conférenciers au Canadian Club de Toronto en ce début d’année 2015. Personne n’avait prévu une chute aussi drastique des cours du pétrole.

Le WTI (West Texas Intermediate) est passé de 107 US $ à moins de 50 US $ en six mois. De quoi laisser perplexe les banquiers et les investisseurs qui couvrent la volatilité des cours du baril à la Bourse de Toronto et inquiéter les administrateurs des provinces de l’ouest du Canada dont les budgets dépendent des revenus sur les hydrocarbures.

Moins de 50 $

«Y a-t-il encore des théoriciens du pic du pétrole?», interroge dans la salle le rédacteur en chef du Financial Post, Terence Corcoran. L’ancien postulat d’un baril à 200 US $ semble révolu. On pensait qu’au XXIe siècle l’émergence des économies de l’Inde, la Chine ou du Brésil tirerait la demande mondiale en pétrole et maintiendrait des cours élevés pour les prochaines décennies.

Au Canada, les producteurs d’hydrocarbures misent désormais sur un baril entre 70 et 80 CAD $ pour poursuivre l’extraction de pétrole. À moins de 50 US $ le baril, seules les exploitations déjà rentabilisées dégagent de la marge bénéficiaire, mais les nouveaux projets risquent d’être confrontés à de sérieux déficits.

Nombre d’investissements sont «en stand-by» et les sociétés pétrolières ont revu à la baisse leurs budgets 2015. Ceci aura des conséquences dans la création d’emplois en Alberta, qui reçoit chaque année 10 000 nouveaux arrivants.

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Une foule de facteurs expliquent la tendance baissière dans le secteur pétrolier. Premier producteur mondial d’hydrocarbures, les États-Unis ont atteint leur quasi-indépendance énergétique réussie par les innovations techniques dans la fracturation hydraulique. Cette avancée a réduit les coûts d’exploitation des gisements en Amérique du Nord et fait exploser l’offre de pétrole sur les marchés internationaux.

À ce cours, c’est une aubaine, pour les États-Unis en pleine reprise économique (3% de croissance du PIB) qui absorbe, en plus de sa production nationale, six millions de barils par jour, estime Jack Mintz de l’université de Calgary. Et le pipeline nord-sud tombe à pic,

«le projet Keystone XL devrait être signé cette année», renchérit l’éditorialiste du Financial Post Diane Francis.

Si le prix du pétrole poursuit sa tendance pendant le premier semestre 2015, le S&P/TSX à la bourse de Toronto devrait faire face à de sérieux aléas dès le milieu de l’année. L’indice boursier composé à 25% de valeurs pétrolières est corrélé aux contrats à terme des banques et fonds d’investissements couvrant l’instabilité des cours du brut.

Bénéfices nets

Le prix de l’essence relance les autres secteurs d’activités de l’industrie canadienne. Les économies «à la pompe» sont dépensées dans des produits de consommation courante. Pour Conrad Black, l’ex-fondateur du National Post, aujourd’hui chroniqueur, la hausse de la consommation devrait engendrer des taxes supérieures aux revenus pétroliers et permettrait même au gouvernement canadien de diminuer les impôts sur les revenus des Canadiens.

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L’exportation de produits manufacturés sera stimulée par la croissance américaine pour les 3 à 5 prochaines années, profitant de l’affaiblissement du dollar canadien, dû au poids important du pétrole dans notre économie.

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