Le pétrole: c’est l’actualité qui a focalisé le plus l’attention des conférenciers au Canadian Club de Toronto en ce début d’année 2015. Personne n’avait prévu une chute aussi drastique des cours du pétrole.
Le WTI (West Texas Intermediate) est passé de 107 US $ à moins de 50 US $ en six mois. De quoi laisser perplexe les banquiers et les investisseurs qui couvrent la volatilité des cours du baril à la Bourse de Toronto et inquiéter les administrateurs des provinces de l’ouest du Canada dont les budgets dépendent des revenus sur les hydrocarbures.
Moins de 50 $
«Y a-t-il encore des théoriciens du pic du pétrole?», interroge dans la salle le rédacteur en chef du Financial Post, Terence Corcoran. L’ancien postulat d’un baril à 200 US $ semble révolu. On pensait qu’au XXIe siècle l’émergence des économies de l’Inde, la Chine ou du Brésil tirerait la demande mondiale en pétrole et maintiendrait des cours élevés pour les prochaines décennies.
Au Canada, les producteurs d’hydrocarbures misent désormais sur un baril entre 70 et 80 CAD $ pour poursuivre l’extraction de pétrole. À moins de 50 US $ le baril, seules les exploitations déjà rentabilisées dégagent de la marge bénéficiaire, mais les nouveaux projets risquent d’être confrontés à de sérieux déficits.
Nombre d’investissements sont «en stand-by» et les sociétés pétrolières ont revu à la baisse leurs budgets 2015. Ceci aura des conséquences dans la création d’emplois en Alberta, qui reçoit chaque année 10 000 nouveaux arrivants.