Le marché boursier de Toronto endure la chute des prix du baril de pétrole, coté lundi à 56,42 $US à New York, son plus bas niveau en 5 ans. Composant 23% de l’indice S&P/TSX à la bourse de Toronto, les valeurs pétrolières en forte baisse représentent une pondération très importante pour cette place financière canadienne.
L’impact du pétrole a donc des conséquences sur la tendance boursière torontoise, et les opérateurs financiers observent de près les fluctuations du WTI (West Texas Intermediate) à New York. Les cours du brut ont perdu près de 30% depuis janvier 2014 avec une précipitation de 45% ce dernier semestre. La semaine dernière, le cours du brut a plongé de 18% pour connaître cette même tendance, lundi matin, juste après l’ouverture des marchés.
Ce prix du pétrole n’avait jamais été atteint ce plancher depuis 2009. Même si «des hauts et des bas» imprègnent cette cotation, rappelons qu’au milieu des années 90, le prix du baril valait aux alentours de 10 $US et qu’il avait atteint un pic en juin 2008 à 147 $US. Subissant les conséquences de la crise des «subprimes», le cours du brut se renégociait à 35 $US quelques semaines après la crise.
Et pourtant, au premier semestre 2014, le secteur de l’énergie S&P/TSX à Toronto avait gagné 25%. Aujourd’hui, avec la production de pétrole en hausse en Amérique du Nord, la faible demande mondiale et l’absence d’une volonté d’arbitrer les cours par l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) sous le leadership du plus gros producteur mondial, l’Arabie Saoudite, toutes les prévisions de profit pour 2015 dans le secteur pétrolier sont en net recul.
Pour le Canada, qui dispose de ressources pétrolières non négligeables, dont dépendent les provinces de l’Ouest pour financer leurs infrastructures et autres dépenses de fonctionnement, la tendance sur ce marché est un vecteur d’ajustement des équilibres budgétaires.
Au niveau de la demande, l’Agence Internationale pour l’Énergie a réduit ses prévisions de demande journalière pour 2015 de 230.000 barils/jour. L’OPEP, qui suit les économies des pays industrialisés pour approvisionner leurs marchés en substance énergétique, a prévu une demande journalière, l’année prochaine, à 28,9 millions de barils par jour, soit 500 000 barils de moins que 2014, son niveau le plus faible depuis 12 ans.