Fragilisés par les aléas de l’économie, une aide gouvernementale inadéquate ou des revenus insuffisants: trois millions de Canadiens ne mangent pas à leur faim. Enjeu de santé publique, y compris chez les francophones, l’insécurité alimentaire fait l’objet d’une étude récente qui vise à sensibiliser les pouvoirs publics en milieu minoritaire.
Visages de l’insécurité alimentaire des francophones des Maritimes, une nouvelle recherche de l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques (ICRML) se penche au plus près des francophones affectés par l’insécurité alimentaire, c’est-à-dire une alimentation inadéquate ou incertaine à cause d’un manque d’argent.
Grâce à une série de 34 entretiens, l’étude qualitative publiée fin 2018 permet de mieux cerner la réalité des populations. «C’est très rare d’avoir des recherches comme celle-là, surtout auprès des francophones», confie Dominique Pépin-Filion, l’un des chercheurs de l’étude. Les personnes interrogées sont des francophones du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse et de l’Île-du-Prince-Édouard.
Un sujet peu abordé
«Le premier objectif était de combler un certain vide», traduit le scientifique. Mais aussi de contrebalancer un portrait parfois trop favorable, «un peu en réaction avec le discours que les francophones sont pour la plupart bilingues et ont donc de la réussite sur le marché du travail».
Les moyennes statistiques cacheraient ainsi de nombreuses situations de précarité.