Au 155 rue Broadview, à la tête d’une petite église orthodoxe chrétienne, il y a le Père Roberto Ubertino. Italien d’origine et religieux depuis son enfance, le «Père Roberto» entend aider les gens à se réinsérer à travers l’apprentissage du métier de boulanger.
Arrivé en 1986 à Toronto, il a eu l’idée de monter une boulangerie (au numéro 153) pour aider les personnes dans le besoin. L’homme aux cheveux poivre et sel estime que «le travail est un besoin humain qui aide à la guérison de la personne.»
Il invite ainsi les gens en difficulté qui passent le seuil de son église et de sa soupe populaire (dîners et petits-déjeuners) à venir mettre la main à la pâte dans la boulangerie voisine. C’est une action à vocation «thérapeutique», selon lui. «Le pain est un symbole très profond dans la religion. Vous commencez avec l’eau, la farine et ça donne un produit bon, extraordinaire, symbole de la vie.»
Véritable entreprise
Outre la dimension humaine, cela donne l’opportunité aux novices en la matière d’acquérir de l’expérience professionnelle et de se reconstruire financièrement, grâce aux recettes générées par les ventes.
Durant l’année, l’équipe de la boulangerie St. John vend son pain aux particuliers, mais aussi à une quarantaine de magasins et de restaurants. Quand vient l’été, elle vend aussi sur les marchés.