Il y a des gens qui réussissent à garder leur passion jusqu’à la retraite et qui, leurs yeux brillants tournés vers l’avenir, comptent bien continuer d’explorer de nouveaux horizons avec autant d’enthousiasme. Gérald Porlier, directeur de l’école élémentaire Gabrielle-Roy les sept années précédant sa retraite en 2007, étaient de ces gens heureux. Samedi dernier, sept ans plus tard, il tirait une fois pour toutes sa révérence.
Il est décédé subitement à Ayer’s Cliff, dans les Cantons de l’Est, le samedi 1er mars, à l’âge de 72 ans.
J’ai connu Gérald Porlier dans le contexte du Conseil des parents de l’école Gabrielle-Roy, située dans le quartier Dundas et Javis au centre-ville. Je me suis d’abord laissé avoir par son apparence sérieuse et efficace. Puis, quand j’ai dit que j’étais la mère de la petite Roxane de 5 ans, son visage s’est illuminé du plus joli sourire: «Pas la petite Roxane!» C’est alors que j’ai appris que ma fillette se jetait dans les bras de son directeur tous les matins en sortant de l’autobus!
Sept ans plus tard, en me pointant à l’école à la fin de l’année scolaire, caméra en main pour prendre quelques photos de l’école en souvenir pour ma fille qui terminait sa 6e année, j’assiste à l’arrivée des autobus scolaires. Monsieur Porlier les accueille sur le trottoir, comme à chaque matin.
Je vois des enfants qui lui font l’accolade, d’autres qui papillonnent autour de lui. Les enfants sont manifestement en confiance et intimes avec leur directeur. Alors qu’il s’agenouille pour attacher les lacets d’un gamin énergique, je croque une photo qui, à ce jour, présente Gérard comme le «poster-boy» des directeurs.