S’il faut en croire les projections du ministre des Finances Jim Flaherty, le gouvernement fédéral, qui n’a fait que des déficits ces dernières années, ne réalisera bientôt que des surplus: 6 milliards $ en 2015, 8 en 2016, 8 encore en 2017, 10 en 2018… La dette fédérale ne représentera alors que 25% du PIB, contre 33% aujourd’hui.
On rêve bien sûr. Pour qu’un tel scénario se réalise, ça prendrait une convergence improbable d’événements politiques et financiers: la réélection des Conservateurs de Stephen Harper en 2015; une croissance économique ininterrompue au Canada et aux États-Unis; une abnégation héroïque des Canadiens ou de leurs politiciens face à la tentation que représenteront ces fameux surplus budgétaires; et pas d’explosions sociales, de grandes guerres, de pandémies ou de catastrophes naturelles dans le monde.
La pression viendra surtout des provinces et des villes, dont les finances ne sont souvent pas aussi roses que celles d’Ottawa et qui sont redevables envers les mêmes contribuables. Cela dit, la dette nette du Canada, qui comprend les dettes des provinces et des villes, de même que les obligations des régimes de pensions, reste la seule du G7 qui est en dessous de 50% du PIB.
Dans le nouveau Plan d’action économique du Canada, on met de côté 3 milliards $ pour intervenir en cas de déluges, inondations et autres calamités, soit un peu plus que le déficit de 2,9 milliards $ prévu en 2014-2015. Cela a fait dire à plusieurs commentateurs que si la météo est clémente, le budget fédéral sera équilibré dès cette année.
Budget?
Le «Plan d’action économique», c’est comme ça que le gouvernement conservateur minoritaire avait baptisé son budget de crise en février 2009, après que la prorogation du Parlement ait eu raison d’une éphémère coalition de l’opposition libérale, néo-démocrate et bloquiste.