Devoir penser à tout, gérer la logistique du foyer, organiser le quotidien… La charge mentale s’impose souvent à la gent féminine. La Fête des Mères, le dimanche 13 mai, est l’occasion idéale pour se pencher de plus près sur ce fardeau, momentanément allégé.
Pour Lily Crist, présidente de l’Alliance des femmes de la francophonie canadienne, la fête des Mères devrait être «quotidienne» plutôt qu’un répit éphémère.
Elle reconnaît que les couples partagent de plus en plus les tâches domestiques, mais voit aussi que l’organisation de ces tâches revient encore habituellement aux femmes. C’est ce qu’on appelle la charge mentale, «ce travail de gestion, d’organisation et de planification qui est à la fois intangible, incontournable et constant», comme le définit Nicole Brais de l’Université Laval.
Double journée
Il y a 30 ans, des sociologues évoquaient pour la première fois «la double journée des femmes», l’idée selon laquelle à la journée de travail au bureau succéderait une journée de travail à la maison, non rémunérée cette fois. D’après le rapport Femmes au Canada publié en 2011, les femmes passent en moyenne 50 heures par semaine à s’occuper des enfants et 14 pour les tâches domestiques.
Ce poids affecte la carrière professionnelle des femmes. Joëlle Boutin, cofondatrice de Femmes Alpha, une association fondée en 2014 et dont l’objectif est de «propulser et mettre en lumière des femmes inspirantes», est témoin de l’impact de ces responsabilités en milieu professionnel, y compris chez des femmes qui réussissent très bien dans les affaires.