L’heure est à l’instantané. Avec nos téléphones portables, nos caméras numériques de plus en plus petites, nous sommes armés pour dégainer et figer la réalité dans n’importe quelle situation. Mais quand tout va vite, le monde, l’argent et les communications, il y a toujours un artiste pour prendre le contre pied et s’autoriser l’école buissonnière.
L’artiste-photographe Montréalais Nicolas Ruel a visité le monde avec l’idée de capturer l’architecture des grandes métropoles contemporaines, et des grandes cités anciennes, en s’accordant le luxe d’un temps d’exposition de huit secondes.
Ceux qui ont quelques notions de photographie savent qu’un temps de huit secondes d’exposition représente une éternité. Nicolas Ruel a choisit cette durée pour se laisser le temps de changer de plan.
Les photos de l’exposition 8 secondes, présentées à la galerie Thompson Landry du quartier de la Distillerie, sont toutes calquées sur une technique qui juxtapose deux plans ou plus. Tout d’abord l’artiste capture une partie du cadre défini, avant de la mixer avec d’autres plans.
Ces techniques de doubles plans et même parfois de travelling permettent de composer une image en temps réel, comparativement aux photographes qui créent leur oeuvres en plusieurs clichés. «Le travail en temps réel, sur pied, fait qu’on prend beaucoup moins de photos, c’est très étudié et je ne fais aucune retouche par la suite», indique Nicolas Ruel.