L’attaque chimique de mardi dernier, en Syrie, révolte encore une fois le monde civilisé, même le président américain Donald Trump. Sa riposte quasi-immédiate, une pluie de missiles sur une petite base aérienne, sert de multiples objectifs politiques et stratégiques. Tentons de voir d’où ça vient et où ça s’en va…
1 – En campagne électorale, Trump promet de ne plus intervenir aussi souvent que dans le passé dans les conflits étrangers qui n’affectent pas directement les États-Unis. Cet isolationnisme «libertarien» est minoritaire chez les Républicains, qui critiquent régulièrement la «faiblesse» de Barack Obama et des Démocrates sur la scène internationale. Plusieurs d’entre eux ont leur propre interprétation du slogan «Make America Great Again».
Épinglant autant George W. Bush qu’Hillary Clinton, Trump assure qu’il était opposé à l’invasion de l’Irak (2003), qui a déstabilisé toute la région et engendré Daesch, l’État islamique… qu’il promet cependant d’éliminer «rapidement». Il remarque aussi que c’est le chaos en Libye depuis le renversement du dictateur Mouammar Kadhafi (2011) par une coalition américano-européenne.
2 – L’élection de Trump, qui s’est toujours dit ouvert à un dialogue décomplexé avec la Russie de Vladimir Poutine, déchaîne les spéculations sur l’intervention de pirates informatiques à la solde de la Russie dans la campagne présidentielle américaine, pour nuire à Hillary Clinton.
3 – Fin mars, Trump confirme que le départ du président syrien Bachar al-Assad n’est plus une priorité pour les États-Unis. L’alternative est pire, analyse-t-on: la moitié de la Syrie est aux mains de «rebelles» proches d’al-Qaida ou de Daesch (rejoint par d’ex-militaires irakiens et qui occupe aussi une partie de l’Irak).