50 ans après la Commission B&B, le verre est à moitié plein?

Forum de la francophonie torontoise à Glendon

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Publié 26/03/2013 par François Bergeron

Le verre de la francophonie torontoise est-il à moitié plein ou à moitié vide, 50 ans après la création de la Commission royale d’enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme?

C’est le bilan qu’on tentait de dresser au Forum de la francophonie torontoise organisé vendredi par le Collège Glendon – le campus bilingue de l’Université York – en présence du commissaire aux langues officielles du Canada, Graham Fraser, un expert de la Commission Laurendeau-Dunton qui prononçait l’allocution de clôture et dont le propos était déjà rapporté dans L’Express du 19 février, car ce 50e anniversaire fait l’objet de plusieurs colloques semblables à travers le pays.

Au Forum torontois, une vingtaine de panélistes du domaine de la santé, de la culture et de l’éducation se sont ainsi départagés entre «optimistes» (la majorité) et «pessimistes», tout ce beau monde reconnaissant bien sûr que, si Toronto a beaucoup changé (pour le mieux) depuis les années 1960, il reste encore beaucoup à faire pour améliorer les services en français, l’influence des organismes francophones et la visibilité de la francophonie en général dans la Ville Reine.

Animée par Gilles Marchildon, d’Action positive, la table ronde sur la santé a permis de noter qu’on se préoccupe de santé en français depuis peu, comparativement à l’essor des écoles françaises et à la pléthore d’organismes culturels francophones à Toronto.

C’est au sein de la table sur la culture que se posaient les principales interrogations sur l’impact et la santé des médias, théâtres et autres Cinéfranco, dont la directrice et fondatrice, Marcelle Lean, était justement la modératrice.

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Enfin, la table de l’éducation, animée par la professeure Françoise Mougeon, réunissait des représentants d’agences importantes comme le commissariat aux services en français, le conseil scolaire Viamonde, l’association Canadian Parents for French.

Une discussion animée a porté sur le «franglais» de nombreux jeunes francophones vivant au Canada anglais, quelques intervenants soulignant qu’une définition plus «inclusive» de la francophonie présuppose une certaine tolérance de la grande diversité des accents et des expressions. Une obsession pour une certaine rectitude linguistique aliénerait les jeunes, ont prévenu ces intervenants.

Évoquant le mandat original et l’oeuvre inachevée de la Commission B&B, le principal de Glendon, Kenneth McRoberts, en a fait tiquer quelques-uns en se demandant si les Canadiens réellement «biculturels» n’étaient pas un peu schizophrènes.

50 ans plus tard, en effet, on ne trouve encore qu’une minorité de Canadiens bilingues, et la Loi sur les langues officielles protège surtout le droit des francophones et des anglophones à leur unilinguisme respectif.

On a d’ailleurs fait remarquer que c’est le premier rapport de la Commission sur le bilinguisme qui a été appliqué. Un second rapport, qui devait porter sur le biculturalisme, n’a pas été publié.

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Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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