Je n’étais pas le seul commentateur à mentionner la semaine dernière que le rapport Manley, sur la mission canadienne en Afghanistan, faisait une quarantaine de pages, pour signifier qu’il était à la portée de tous. L’auteur du document, l’ex-ministre libéral John Manley, utilisait lui aussi cet argument pour inviter les Canadiens à en prendre connaissance.
Or, quelques lecteurs m’ont fait remarquer que 40 pages, c’est beaucoup. Certains m’ont même félicité d’être passé au travers, comme si c’était un exploit, alors que c’est l’aspect le plus facile de mon travail. Ce n’est pas plus long que de lire, même partiellement, le Toronto Star et le Globe and Mail le matin.
C’est une question de générations. Les complaintes sur la longueur du rapport Manley me sont toutes venus de jeunes – la vingtaine et la trentaine – alors que ce sont des observateurs de l’âge de M. Manley – la cinquantaine – qui faisaient valoir la concision du rapport.
J’avais remarqué la même division après la parution du manifeste « Pour un Québec lucide » en 2005. Une (jeune) journaliste m’avait dit: « 10 pages! C’est long! Qui va se taper ça à part les intellectuels? »