Le gouvernement conservateur et l’opposition ont souligné de façon très différente le 30e anniversaire de l’entrée en vigueur de la Charte canadienne des droits et libertés – lors d’une cérémonie de signature à Ottawa pour laquelle s’était déplacée la reine Elizabeth II le 17 avril 1982.
En visite officielle en Amérique du Sud ce 17 avril 2012, le premier ministre Stephen Harper avait indiqué la veille que son gouvernement ne soulignerait pas l’anniversaire de la Charte – héritage du Libéral Pierre Elliott Trudeau – à cause de son lien avec le rapatriement de la Constitution, «source de dissensions au pays».
Le Québec, en effet, n’a toujours pas signé la Loi constitutionnelle du Canada, dont la Charte fait partie. Au Canada anglais, on déplore encore dans certains milieux l’adoption d’une Charte appartenant davantage aux traditions américaine et française.
Révisionnisme
M. Harper s’est borné à dire que «la Charte a représenté un important pas en avant dans le développement de la politique canadienne en matière de droits». Mais, selon lui, le processus a véritablement commencé «avec la Déclaration des droits de John Diefenbaker en 1960, soit il y a un peu plus de 50 ans».
La Déclaration adoptée sous Diefenbaker n’était cependant pas enchassée dans la Constitution et n’avait pas le même poids devant les tribunaux que finira par avoir la Charte.