2012, l’année des aspirants

Au Canada, comme aux États-Unis et en Europe

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Publié 13/12/2011 par François Bergeron

Le Bloc québécois a élu dimanche son nouveau chef, l’ancien député Daniel Paillé, emporté le 2 mai dernier par la vague orange.


Il cherchera sans doute à se faire élire au Parlement à la première occasion, comme le prochain chef du Nouveau Parti Démocratique, si c’est Brian Topp qui triomphe de la course au leadership lors du congrès du 24 mars 2012.


L’ex-président du NPD, en effet, est considéré comme le meneur dans cette course qui compte aussi Thomas Mulcair, Peggy Nash et une demi-douzaine d’autres candidats, mais il n’a jamais été député. Il a annoncé la semaine dernière qu’il chercherait à se faire élire au Québec (qu’il soit chef du parti ou non), ce qui a amené des commentateurs à imaginer un match Paillé-Topp lors d’une élection partielle.


De leur côté, les Libéraux se réunissent à Ottawa en janvier pour élire un nouveau président. L’ex-députée Sheila Copps est en lice. C’est en 2013 seulement qu’ils éliront un nouveau chef, qui pourrait fort bien être l’actuel chef intérimaire Bob Rae. En effet, malgré ses dénégations, celui-ci pourrait être persuadé de se présenter.


M. Rae a bonne presse au Québec cette saison, suite à une visite remarquée à l’émission Tout le monde en parle. Le Parti libéral pourrait également profiter d’un nouveau système de «primaires» à l’américaine, où tous les électeurs, pas seulement les membres du parti, pourront voter pour le nouveau chef.


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Au Québec


L’avenir du Bloc québécois – et par ricochet la fortune du NPD et des Libéraux fédéraux – se joue toutefois aussi sur la scène provinciale québécoise, où le grand frère du Bloc, le PQ de Pauline Marois, est miné par des défections et n’en mène pas large dans les sondages.


Le gouvernement libéral de Jean Charest, qui a remporté la semaine dernière une élection partielle dans son château-fort de Bonaventure, en Gaspésie, est cependant menacé par la nouvelle Coalition Avenir Québec de François Legault, qui vient d’annexer l’Action démocratique du Québec de Gérard Deltell.


L’ADQ était en effet très déçue de son score (2%) dans Bonaventure. L’ancien parti de Mario Dumont n’avait plus d’argent et se faisait voler ses idées, comme l’abolition des commissions scolaires, par la CAQ, qui aurait le vent dans les voiles selon les sondages.


Aux États-Unis


2012 est aussi une année électorale importante en France (au printemps) et aux États-Unis (à l’automne).


La campagne américaine bat son plein depuis plusieurs mois chez les Républicains (le président Barack Obama sera certainement à nouveau le candidat des Démocrates), où le favori Mitt Romney, un ex-gouverneur mormon du Massachusetts, battu par John McCain il y a quatre ans, s’est d’abord fait chauffer:
– par l’élue du Minnesota Michele Bachmann, qui s’est avérée encore plus désinvolte avec la géographie et l’histoire que Sarah Palin;
– puis par le gouverneur du Texas Rick Perry, qui ne s’est pas remis d’une hésitation de 53 secondes lors d’un débat télévisé;
– par l’homme d’affaires noir Herman Cain, stoppé par des rumeurs de relations extraconjugales;
– et maintenant par l’ancien président de la Chambre des représentants Newt Gingrich, un «pitbull» qui avait fait la vie dure à Bill Clinton.


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Le libertarien Ron Paul, représentant d’un district du Texas, est toujours dans la course et pourrait éventuellement profiter d’un essoufflement des meneurs. Son programme économique en impressionne plusieurs et il a beaucoup d’appuis chez les jeunes, mais il a 76 ans et il rame à contre-courant, chez les Républicains, en prônant la réduction des dépenses militaires et la fin de l’interventionnisme américain à l’étranger.


En France


En France, le Parti socialiste, principale opposition à l’équipe du président Nicolas Sarkozy, a opté pour un système de «primaires» dont François Hollande est sorti vainqueur, contre Martine Aubry, Ségolène Royal et d’autres gros canons du PS.


Le président Sarkozy est aussi défié au sein de sa famille politique par le centriste François Bayrou et par l’ancien premier ministre Dominique de Villepin, qui ont chacun annoncé ou officialisé leur candidature il y a quelques jours.


C’est la candidate ultra-nationaliste Marine Le Pen qui pourrait donner le plus de fil à retordre au président, comme d’ailleurs au PS, qu’elle rend tous deux responsables des déboires de l’Union européenne.


Les élections françaises – comme les élections américaines – se déroulent sur fond de crise financière et économique. Jusqu’à maintenant (on l’a vu le 2 mai dernier chez nous), la volatilité des marchés et la précarité des économies profitent aux gouvernements en place, qui font valoir le besoin de stabilité et l’expérience de leurs dirigeants. Mais pendant combien de temps encore?

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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