20 profs s’envolent pour Haïti

Après le séisme: renforcer les capacités des enseignants

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Publié 17/04/2012 par Annik Chalifour

Suite au séisme de janvier 2010 en Haïti, plusieurs bénévoles issus des ministères de l’Éducation (MEO) et de la Formation, des Collèges et Universités, ont formé un groupe d’appui à Haïti, indépendant desdits ministères, en vue d’amasser des fonds pour l’envoi de matériels scolaires via plusieurs organismes d’aide humanitaire. Le groupe planifie maintenant d’envoyer 16 enseignants et quatre accompagnateurs en Haïti cet été, afin d’assurer la formation de 300 homologues haïtiens à Port-au-Prince et dans la commune des Cayes.

«Nous sommes présentement à la recherche de fonds supplémentaires afin de pouvoir concrétiser ce projet», ont indiqué Gabriel Osson et Alexandre Beaudin, membres du groupe d’appui à Haïti rencontrés par L’Express.

Messieurs Osson, conseiller principal en politiques et programmes, MEO, et Beaudin, attaché de direction et conseiller spécial des politiques, MEO, feront également partie du projet en Haïti à titre d’accompagnateurs.

«De nos levées de fonds antérieures, il nous reste 10 000 $ pour couvrir les frais de transport et de séjour des 16 enseignants et quatre accompagnateurs qui doivent se rendre dans l’île du 27 juillet au 12 août prochains, alors qu’on estime que le projet coûtera 70 000 $», a rappelé Alexandre Beaudin

«Nous avons besoin d’obtenir le reste des fonds d’ici la fin du mois d’avril afin de pouvoir confirmer le projet et finaliser nos arrangements de voyage.»

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Bien que les 12 conseils scolaires se soient engagés à contribuer au financement du projet, le groupe compte aussi sur tous autres dons afin de pouvoir accomplir leur mission de solidarité auprès de leurs pairs haïtiens.

Rappelons que le groupe d’appui à Haïti agit de façon indépendante du gouvernement et n’a reçu, ni ne recevra, aucune subvention gouvernementale pour réaliser cette mission.

Gestion de classe, pédagogie, didactique

«Les 16 participants proviennent de six conseils scolaires, dont Viamonde et le catholique Centre-Sud. Les quatre accompagnateurs du MEO incluent deux conseillers pédagogiques», a précisé Gabriel Osson.

Le groupe d’appui à Haïti a procédé à la sélection des enseignants formateurs au cours des derniers mois. «Nous recherchions des profs qui avaient au moins cinq ans d’expérience professionnelle en plus de posséder de l’expérience internationale préalable et dans l’enseignement auprès des adultes.»

«Notre mandat est d’offrir une formation aux enseignants haïtiens sur le terrain par l’entremise de trois interlocuteurs locaux, dont Sœur Rosenelle Lagredelle, coordonnatrice principale pour les écoles de l’Immaculée Conception à Port-au-Prince, Yves Voltaire, recteur de l’Université d’Haïti aux Cayes, et Jeannette Charles pour le volet pédagogique.»

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Le projet vise à renforcer les capacités en classe de 200 à 300 enseignants des paliers élémentaire et secondaire. Deux enseignants ontariens interviendront auprès de 40 enseignants haïtiens en moyenne par groupe. Une vingtaine d’intervenants du niveau de la maternelle participeront également au projet.

La formation abordera notamment la gestion de classe, la pédagogie et la didactique, suivie d’un volet accompagnement et d’un jumelage entre profs haïtiens et ontariens. Les matières visées incluent le français, les mathématiques et les sciences de la technologie.

La réalité du terrain

Il n’y a pas de formation offerte aux enseignants haïtiens de témoigner Gabriel Osson. «Les sciences de l’éducation n’existent pas. Bien que les enseignants haïtiens soient qualifiés et aient de l’expérience, ils n’ont pas accès à de la formation formelle.»

«Le système de l’éducation haïtien est comparable à celui de la France, très magistral, avec peu de pratique. Sans oublier les conséquences graves du séisme sur le corps enseignant.»

«Haïti a perdu de nombreux professeurs. Plusieurs écoles élémentaires ont été détruites tandis que les écoles secondaires se limitent aux grandes villes seulement. Le système d’éducation a besoin de se décentraliser.»

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«Les enseignants haïtiens ne sont rémunérés que 10 mois sur 12, donc sans revenus durant la période des vacances estivales», d’ajouter M. Beaudin. «Un sacrifice de salaire pour ceux qui participeront à cette formation.»

«De plus, les conditions de vie locales sont précaires et la population, comme on le sait, est jeune d’âge.»

Dons via la BMO

On peut faire un don au groupe d’appui à Haïti directement au comptoir de la Banque de Montréal sous la forme d’un dépôt au compte «Education Support For Haïti».

Pour obtenir plus de renseignements, on peut contacter par courriel Gabriel Osson: [email protected] et Alexandre Beaudin: [email protected]

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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