15 ans c’est bien, 225 ans c’est encore plus impressionnant

Éducation catholique de langue française

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Publié 07/05/2013 par François Bergeron

Dans le cadre de son congrès annuel à London, l’Association franco-ontarienne des conseils scolaires catholiques (AFOCSC) a célébré en fin de semaine, en présence de la ministre de l’Éducation Liz Sandals, le 15e anniversaire de ses huit conseils… et plus de 225 ans de présence de l’éducation catholique de langue française en Ontario.

Environ 80 élus et gestionnaires des conseils scolaires catholiques franco-ontariens, ainsi que des personnalités et conférenciers, ont participé au congrès.

Pour le CSDCCS (Conseil scolaire de district catholique Centre-Sud), on y a croisé entre autres la présidente Nathalie Dufour-Séguin et le directeur général Réjean Sirois.

«Quoique les conseils catholiques francophones actuels n’aient été créés que depuis 15 ans, l’histoire riche de l’éducation catholique francophone remonte à l’époque de la Nouvelle-France dans la région de Windsor. C’est en 1786 qu’on a créé la première école catholique francophone de l’Ontario à l’Assomption, près de Windsor», a indiqué Mélinda Chartrand, la présidente de l’AFOCSC qui est aussi la représentante de la région de Lincoln-Niagara au CSDCCS.

Mme Chartrand a d’ailleurs été réélue par acclamation, dimanche, à la présidence de l’AFOCSC.

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«L’histoire de l’éducation catholique de langue française en Ontario est marquée par la persévérance, la témérité et l’engagement à offrir, au fil des siècles, un programme éducatif de qualité qui a gagné l’appui et la confiance des parents», a poursuivi Mme Chartrand. «Si encore aujourd’hui, près de 75% des parents choisissent l’école catholique de langue française, c’est que nos preuves sont faites et que cette relation de confiance établie depuis des années est toujours présente dans nos communautés aux quatre coins de la province.»

Un système distinct

Dans le cadre d’une restructuration des conseils scolaires dans toute la province, et encouragé par la Cour suprême du Canada qui avait réaffirmé le droit des minorités linguistiques à la «gestion» de leurs institutions, le gouvernement conservateur de Mike Harris créait en 1998 douze conseils scolaires de langue française couvrant tout le territoire de la province: huit catholiques et quatre «publics» (non confessionnels).

Dans son discours samedi, Mme Sandals a réaffirmé son engagement à défendre le maintien d’un système scolaire distinct pour les catholiques (tant chez les anglophones que chez les francophones).

L’idée de fusionner les deux systèmes en un seul qui éliminerait la dimension religieuse revient périodiquement sur le tapis, mais il faudrait alors rouvrir la Constitution canadienne, qui protège les droits des catholiques et protestants autant que ceux des francophones et anglophones.

«Nos preuves sont faites», a dit le directeur général de l’AFOCSC, Benoit Mercier. «Les résultats des élèves ne cessent d’augmenter et le taux de diplomation est en hausse. Nous continuerons à promouvoir et à défendre avec vigueur et passion le droit à l’éducation catholique de langue française.»

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Les catholiques de l’Ontario tiennent mordicus à leur «différence», particulièrement valorisée au congrès de London auquel participait Mgr Marcel Damphousse, le nouvel évêque d’Alexandria-Cornwall, qui se trouve à être de facto le principal agent de liaison entre l’Église et le système scolaire catholique franco-ontarien.

Le sel de la Terre

L’AFOCSC a également offert une tribune au père Thomas Rosica, le porte-parole le plus en vue de l’Église catholique au pays en tant que directeur de la télévision Sel et Lumière et chroniqueur dans plusieurs journaux. Celui-ci a régalé les éducateurs franco-ontariens d’anecdotes sur la récente élection du pape François, qu’il a suivi de près en tant qu’attaché de presse du Vatican pour les médias de langue française et anglaise du monde entier.

Le congrès de l’AFOCSC était d’ailleurs placé sous le thème biblique «Vous êtes le sel de la Terre».

Certains ateliers, comme celui du lobbyiste Stewart Kiff, portaient sur l’importance et les meilleurs moyens de faire valoir les intérêts du système scolaire catholique de langue française à Queen’s Park.

La ministre déléguée aux Affaires francophones, Madeleine Meilleur, a d’ailleurs envoyé un mot pour féliciter l’AFOCSC de sa contribution à l’éducation des jeunes franco-ontariennes et franco-ontariens, et souligner son efficacité à défendre les intérêts de ses huit conseils scolaires.

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Les congressistes ont aussi discuté avec la ministre Sandals des moyens d’identifier les électeurs catholiques francophones. C’est là un défi pour les candidats au poste de conseiller scolaire… que le gouvernement a toutefois tendance à considérer comme de l’histoire ancienne depuis que la province finance directement les conseils selon le nombre d’élèves qu’ils accueillent.

Année mouvementée

Liz Sandals n’a pas manqué de noter qu’à l’inverse de la plupart des conseils scolaires anglophones, les conseils francophones voient leurs effectifs augmenter d’année en année.

La ministre a également reconnu qu’il est nécessaire de trouver une meilleure formule de négociation entre «le gouvernement qui finance, les conseils scolaires qui sont les employeurs, et les employés syndiqués» du système scolaire de la province.

Mélinda Chartrand a mentionné elle aussi que l’année 2012 a été une année «mouvementée» au niveau des relations de travail. De plus, «nous vivons dans des temps intéressants avec un gouvernement minoritaire qui pourrait tomber n’importe quel jour».

Les huit conseils scolaires catholiques de langue française comptent actuellement plus de 72 000 élèves dans 213 écoles élémentaires et 58 écoles secondaires en Ontario.

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L’AFOCSC a profité de son congrès de London pour dévoiler son nouveau site Web à l’adresse www.afocsc.org et son nouveau logo, un vitrail de croix, trille et fleur de lys.

On a aussi rendu hommage à plusieurs pionniers de l’éducation catholique franco-ontarienne. Lors du gala de samedi soir, la plus haute distinction, le Mérite 2013 de l’éducation catholique, a été remise à Mme Lucie Guillemette, Québécoise d’origine qui a été conseillère scolaire et même présidente dans le comté d’Oxford de 1987 à 1997, donc avant l’avènement des conseils scolaires de langue française.

Depuis 1998, elle est élue au sein du Conseil scolaire de district des écoles catholiques du Sud-Ouest, dont elle a aussi été présidente. Elle demeure très active dans sa communauté de l’église Holy Trinity à Woodstock.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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