Les conférences de presse présidentielles ne sont plus ce qu’elles étaient à Washington. Dans le passé, un vieux renard essayait de tenir une meute de loups en respect. Aujourd’hui, un troupeau de moutons, entassés dans la même pièce qu’un ours, tentent d’éviter ses coups de griffes.
D’un tweet, «Fake news!», Donald Trump venait de balayer le dernier reportage de CNN sur les rumeurs d’ingérence russe dans la campagne électorale américaine. D’une invective, «failing pile of garbage», il a déculotté BuzzFeed, un de ces «nouveaux médias» qui aspirent à la même crédibilité que les anciens en faisant le dixième de leur travail.
Cette conférence de presse du 11 janvier – où Trump a notamment présenté les mesures prises pour séparer sa nouvelle fonction de son empire immobilier – s’inscrivait dans l’une des périodes de «transition» les plus houleuses entre deux administrations à Washington, après l’une des années électorales les plus surréalistes de l’histoire du pays.
Selon les sondages (qui ne valent plus, eux non plus, ce qu’ils valaient), Barack Obama quitterait la présidence avec un taux d’approbation élevé, malgré la défaite des Démocrates, et Donald Trump s’emmènerait avec l’un des taux d’estime les plus bas.
Alors que l’inauguration d’un nouveau président (ce vendredi 20 janvier) est habituellement un moment où les Américains laissent leurs différences politiques de côté et s’unissent pour célébrer la démocratie, plusieurs élus démocrates boycotteront la cérémonie. L’un deux, le vieux leader noir John Lewis, est allé jusqu’à affirmer que Trump ne sera pas un président «légitime».