Décès du journaliste Adrien Cantin

Adrien Cantin
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Publié 24/03/2017 par l-express.ca

Journaliste, éditorialiste, animateur, grand communicateur, Adrien Cantin s’est éteint le 22 mars à l’âge de 68 ans. Il aura marqué la scène médiatique franco-ontarienne par son approche toujours franche et directe, notamment au journal Le Droit et à l’antenne de TFO.

«Souffrant d’un double cancer des poumons et de la gorge, M. Cantin était hospitalisé aux soins palliatifs de l’Hôpital Saint-Vincent», rapporte Le Droit. «Il avait fait son entrée à l’hôpital à la fin du mois de décembre dernier après avoir subi un accident vasculaire cérébral.»

Tout récemment, il avait proposé une chronique à L’Express de Toronto, mais la maladie a bouleversé ses plans.

Un grand

«Véritable figure du journalisme, il s’est continuellement engagé pour donner une tribune à la communauté franco-ontarienne», a commenté le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, Carol Jolin. «Il a su faire vivre la francophonie dans les médias.»

Adrien Cantin a d’ailleurs aussi été directeur général de l’ACFO provinciale, l’ancêtre de l’Assemblée actuelle, ainsi que de l’Association de la presse francophone, pendant environ un an dans chaque cas.

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Les hommages de ses amis affluent dans les médias et sur les réseaux sociaux: «C’est un des grands dans le journalisme franco-ontarien, c’est un peu un précurseur, c’est aussi une personne qui a réfléchi à ce qu’est le média franco-ontarien, qui avait des idées là-dessus et qui les rendait publiques», a déclaré à Radio-Canada Réjean Grenier, longtemps associé au journal Le Voyageur de Sudbury.

Son fils Robin Cantin est directeur des communications au Commissariat aux langues officielles du Canada. Sur Facebook, il écrit: «Adrien a fait de grandes choses dans sa vie et plusieurs d’entre vous les ont faites avec lui. Merci.»

Du Nord à Toronto

Né le 28 juin 1948 à Hearst, Adrien Cantin devient d’abord journaliste aux hebdomadaires La Gazette de Maniwaki et Le Nord de Hearst, au début des années 1970, puis au quotidien Le Droit d’Ottawa.

Dans les années 1980, il fait le saut à la télévision pour devenir animateur puis producteur délégué de la populaire émission franco-ontarienne Panorama, à TFO, pendant cinq ans. Il était connu pour sa maîtrise des dossiers de l’heure et pour son art de synthétiser des questions complexes. Son ton était toujours direct; il ne passait pas par quatre chemins.

Quand il revient au quotidien Le Droit, il assume le poste de directeur de l’information, puis d’éditorialiste. Il cumule les fonctions d’animateur et de producteur exécutif de Panorama (TFO) pendant cinq ans. Rédacteur en chef du magazine Infomag (1997-1999).

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Il a enseigné le journalisme à La Cité collégiale et a agi comme conseiller en communications. On lui doit deux biographies, l’une de Bernard Grandmaître, l’autre de Rhéal Leroux.

Adrien Cantin avait été fait chevalier de l’Ordre de la Pléiade en 2005. Il est décédé le 22 mars, le jour où on soulignait les 20 ans du Ralliement SOS Montfort pour sauver l’hôpital francophone d’Ottawa.

Engagé

«J’ai connu Adrien vers 1970, dans les mouvements de jeunesse; nous étions délégués à une conférence internationale de la jeunesse francophone à Tunis», raconte le chroniqueur de L’Express Paul-François Sylvestre. «Il m’apparaissait un peu bourru de prime abord, mais j’ai découvert par la suite un journaliste féru de faits, de données exactes, de travail bien fait.»

Dans une entrevue pour l’émission de TFO Carte de visite (vidéo ci-dessous), Adrien Cantin a souligné qu’«un journaliste qui travaille dans une communauté minoritaire et qui n’est pas engagé vis à vis de sa communauté est un traître à sa communauté». «Dans un hebdo, dans un quotidien, à la radio, à la télévision, Adrien a non seulement été un soldat vaillant mais également un animateur dans tous les sens du terme», ajoute Paul-François Sylvestre.

À la dernière rencontre du conseil d’administration du lobby des francophones hors Québec, la FCFA, а laquelle il a participé en 2015, c’est Adrien Cantin qui a suggéré le slogan «Nous comptons» pour la campagne électorale fédérale, rapporte la présidente Sylviane Lanthier. «Jusqu’а la fin, il a fait une différence, il a compté.»

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