De conte de peur à conte de cœur

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Publié 16/11/2010 par Nancy Leblanc

L’Halloween s’est à peine terminée il y a 2 semaines que déjà Noël s’impose. Les enfants n’ont même pas terminé de jouer aux zombies, aux sorcières et aux fantômes. Les costumes d’horreur et les histoires effrayantes traînent encore ici et là.

Contes de peur

Vous aurez remarqué que les enfants sont friands d’histoires qui donnent le frisson. Malgré que l’on élève ces petits amours dans la ouate et dans la joie de vivre, tôt ou tard, les contes de peur les intriguent et les intéressent.

Les contes font partie de l’imaginaire collectif, autant pour les petits que pour les grands. Que ce soit les contes de loup-garou ou de feux follets, chaque peuple dispose de ses histoires à faire peur.

L’artiste sudburois Luc Robert était le conteur invité au Muséoparc de Vanier à l’occasion de l’Halloween.

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Il venait y raconter des contes franco-ontariens du Père Germain Lemieux, ce grand homme qui a parcouru tout l’Ontario français pour écouter les anciens raconter leurs histoires.

Luc Robert explique l’intérêt envers les contes par le besoin de se créer un univers fantastique en utilisant des notions du présent. Son propos va dans le sens du psychanalyste Bruno Bettelheim qui expose que les contes de peur permettent à l’individu de trouver des solutions malgré les difficultés.

Les enfants sont donc curieux de rencontrer des personnages qui vivent un moment difficile, mais qui en sortent gagnants grâce à leur ingéniosité.

Selon Bettelheim, disciple de Freud, ces contes outillent les enfants afin qu’ils trouvent eux-mêmes des solutions à leurs difficultés.

Trouver des solutions, c’est aussi la stratégie suggérée pour résoudre les cauchemars. L’enfant qui se réveille apeuré est invité à raconter son rêve et à trouver une fin dans laquelle il est le héros qui résout la situation.

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Adaptation

Attention toutefois à présenter des contes adaptés à l’âge, à la sensibilité et au niveau de développement de l’enfant. Le conte russe Pierre et le loup a fasciné et fait pleurer mon jeune frère.

Le costume de squelette de Lucas a fait pleurer Sukie à la garderie la semaine dernière. Le conte de la chasse-galerie chanté par Claude Dubois fait aussi frémir ma petite voisine. Mis dans leur vie trop tôt, ces contes trop grands, trop vastes, ont un effet néfaste.

L’enfant ne trouve pas de solutions à ces situations inaccessibles et il peut angoisser. Il faut donc les encadrer et les soutenir pour dénouer la situation.

Conte en famille

Luc Robert mentionne: «les contes populaires étaient toujours racontés en famille, pour les petits et pour les grands». Et c’est justement parce que les grands étaient présents que les petits se sentaient malgré tout protégés. Les rires et les commentaires qui suivaient le conte, démystifiaient en partie le côté effrayant de l’histoire.

L’enfant qui regarde seul un film qui lui fait peur est seul avec sa peur. D’où l’importance d’être présent pour lui apprendre à maîtriser la situation et éjecter sa peur.

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Lors de la soirée de contes au Muséoparc, Luc Robert a fait le plaisir des petits et des grands en présentant le personnage ontarien de Ti-Jean, qu’il a dessiné dans le livre Ti-Jean fin voleur. Il nous offre ici une aquarelle du revenant sans tête de New Liskeard, un conte folklorique de la région.

Cet artiste visuel en connaît donc long sur les contes de peur. À quand une série d’œuvres sur les contes de cœur?

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