Wanna Cry? Sèche tes pleurs…

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Publié 29/05/2017 par Michèle Villegas-Kerlinger

Suite à l’attaque informatique du vendredi 12 mai par un virus baptisé Wanna Cry, je pensais qu’une petite mise à jour des termes français propres à l’informatique s’imposait, histoire de purger notre vocabulaire de quelques anglicismes non désirés.

Par conséquent, voici un petit texte qui vous raconte les événements tel qu’ils se sont passés au cours de la deuxième semaine du mois de mai. Par la même occasion, il vous explique comment vous pouvez vous débarrasser du virus et vous en protéger à l’avenir.

Le paragraphe lui-même est «infecté» de 25 anglicismes. Certains sont plus évidents que d’autres. Saurez-vous les trouver tous?

«Le virus connu sous le nom de Wanna Cry, ou Wanna Crypt a infecté plus de 200 000 entreprises dans près de 150 pays, des États-Unis en Russie, en passant par la France, le Royaume-Uni, l’Espagne, le Canada et j’en passe. Il ne s’agissait pas d’un bug, mais d’un cas de ransomeware. Parmi ceux qui, vendredi matin, ont allumé leur ordinateur, établi une connection et ouvert un document attaché à un e-mail, certains se sont retrouvés pris au piège de ce virus, œuvre diabolique de quelque hacker malveillant. On sait que le résultat d’un virus peut être un écran freezé ou un crash pur et simple. Mais dans le cas présent, l’utilisateur pouvait lire le message « Vos fichiers sont cryptés » à côté d’une demande d’argent en bitcoins, à raison de 300 dollars ou plus par ordinateur, pour récupérer les fichiers volés. Ceux qui refusaient de payer à temps risquaient de ne plus revoir leurs données, verrouillées par le malfaiteur et passables d’être détruites faute de paiement.

C’est justement ce qui est arrivé à un de mes collègues au bureau ce matin fatidique. Il a ouvert son browser et était sur l’internet pour réviser une présentation qu’il avait faite pour une réunion. Il vérifiait le font et faisait un peu de cut and paste. En regardant son travail, il a décidé de deleter une dispositive qu’il avait jugé inutile. Puis, il est allé scanner une photo qu’il n’avait pas eu le temps de digitaliser. Le problème s’est présenté lorsqu’il a regardé ses messages. Il a essayé de refresher la page, de rebooter l’ordinateur, mais rien n’y faisait…

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Pour se débarrasser du virus, on doit supprimer de son PC tous les programmes connexes « Wanna Cry » et ensuite désinstaller tous ses pop-ups de Google Chrome, d’Internet Explorer et de Firefox. À l’avenir, il vaut mieux se protéger grâce à un firewall, investir dans un bon logiciel anti-virus et faire toutes les mises à jour recommandées. De plus, on serait bien avisé de sauver toutes ses données, soit sur une clé USB, soit sur un disque externe.

Il est à noter que ce virus n’a infecté que des ordinateurs exploitant Windows et dont le plus grand nombre faisait partie d’un réseau. La plupart des ordinateurs et les portables des particuliers ont été épargnés.

Enfin, il faut préciser que toutes les versions de Windows ne couraient pas le même risque d’attaque. Les plus vulnérables étaient les versions antérieures à Windows 10 (2015), comme 8,1 (2013), 8 (2012), 7 (2009), Vista (2007) et XP (2005). Microsoft a émis des patchs pour Windows 8, XP et server 2003 pour aider ses utilisateurs à se débarrasser du virus. L’entreprise n’offre plus de support technique pour ces trois systèmes d’exploitation depuis 2016, 2014 et 2015 respectivement.»

Alors, vous les avez trouvés, ces anglicismes? Les voici :

1 – bug – bogue, ou mieux, erreur logicielle. Les deux mots sont féminins.

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2 – ransomeware – logiciel de rançon, rançongiciel, logiciel malveillant ou malicieux, pourriciel (à ne pas confondre avec le pourriel qui est constitué de courriels non sollicités).

3 – connection – connexion. On établit un branchement ou une connexion en français.

4 – attaché – joint. On joint un fichier à un courriel. Le mot joindre veut dire « mettre ensemble, assembler, fixer à quelque chose ».

5 – e-mail – courrier électronique ou courriel. Si on dit e-mail ou même mail et mél en France, ces mots ne sont pas recommandés chez nous.

6 – hacker – pirate informatique.

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7 – freezé – bloqué ou figé. L’écran se bloque ou se fige.

8 – crash – plantage. Les mots panne et incident sont plus soutenus.

9 – browser – navigateur, fureteur ou logiciel de navigation. On navigue, furète ou surfe sur lnternet. Ce dernier verbe est argotique.

10 – sur l’internet – sur ou dans Internet, avec majuscule, mais sur ou dans l’intranet.

11 – font – police (de caractères); mot féminin.

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12 -cut and paste – copier et coller.

13 – deleter – supprimer.

14 – scanner –numériser. Si le nom et le verbe scanner sont acceptés par le Petit Robert, l’Office québécois de la langue française leur préfère les termes numériseur (à balayage) et numériser. À la limite, l’OQLF recommande l’orthographe scanneur pour le nom.

15 – digitaliser – numériser ou mettre sous forme numérique. Le mot digital se rapporte aux doigts. Le mot digitaliser figure dans certains dictionnaires comme synonyme de numériser, mais ce dernier terme est préférable.

16 – refresher – actualiser ou recharger.

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17 – rebooter – réamorcer, redémarrer, réinitialiser, relancer.

18 – PC – ordinateur de bureau.

19 – pop-ups – fenêtre intruse ou fenêtre surgissante.

20 – firewall – pare-feu.

21 – sauver – sauvegarder. On sauve une personne.

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22 – clé USB – disque amovible ou périphérique de stockage.

23 – portables – portatifs. Ce qui est portable peut être porté, mais il n’a pas été expressément conçu à cette fin. Ce qui est portatif a été conçu pour être porté.

24 – patchs– correctifs logiciels.

25 – support – soutien, assistance. Un support est quelque chose de physique qui maintient ou soutient une charge, une structure.

Que peut-on conclure de tout ce qui précède? D’abord, il faut protéger ses données informatiques. Cela coûte de l’argent, mais ce sont des sous bien investis. Mieux vaut investir dans une bonne protection avant que subir plus tard une attaque qui risque de coûter encore plus cher.

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Par ailleurs, il faut privilégier le français et rester vigilant face aux anglicismes. La langue française en est bombardée sur une base quotidienne, mais elle dispose de tous les outils nécessaires pour les corriger.


Pour réviser le vocabulaire de l’informatique, voir : Amélioration du français

Sources :

L’Éconews

Europe 1

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Le Monde

FixYourBrowser.com

Russia Beyond The Headlines

Université d’Ottawa : Visez juste en français

Club informatique de Brossard

Auteur

  • Michèle Villegas-Kerlinger

    Chroniqueuse sur la langue française et l'éducation à l-express.ca, Michèle Villegas-Kerlinger est professeure et traductrice. D'origine franco-américaine, elle est titulaire d'un BA en français avec une spécialisation en anthropologie et linguistique. Elle s'intéresse depuis longtemps à la Nouvelle-France et tient à préserver et à promouvoir la Francophonie en Amérique du Nord.

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