Des expériences de femmes racontées et illustrées

Un projet du MOFIF et d'OCASI

Récits d'immigrantes résilientes
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Publié 06/03/2017 par Emeline Bertel

Les expériences des immigrantes doivent être racontées, dont leurs histoires de violence. C’est l’ambition des créateurs et diffuseurs du roman illustré Récits d’immigrantes résilientes, lancé jeudi soir au Women’s College Hospital à l’initiative du Mouvement ontarien des femmes immigrantes francophones (MOFIF) et du Ontario Council of Agencies Serving Immigrants (OCASI).

«Ce roman est un projet fabuleux. Il s’inscrit pleinement dans la ligne politique du gouvernement, qui a décidé de créer un ministère autonome de la Condition féminine», a commenté la députée d’Ottawa-Vanier, Nathalie des Rosiers, qui travaille depuis plusieurs années en droit des femmes.

Pour Marie-France Lalonde, la ministre des Affaires francophones, un trop grand nombre de femmes seront victimes de violences sexuelles au cours de leur vie. Ce roman illustré veut leur faire connaître des ressources disponibles et éveiller les consciences.

La soirée bilingue a aussi été marquée par les puissantes prestations de la poétesse Shadiya Aidi et des chanteuses Célia Larocque et Soa.

La présidente du MOFIF, Fayza Abdallaoui.
Fayza Abdallaoui

Entre fiction et thérapie

La résilience désigne l’aptitude d’un corps à résister à un choc. Les violences sexuelles décrites dans ce roman provoquent un choc émotionnel et psychologique auxquelles des millions de femmes doivent survivre. Ce roman illustré raconte comment, grâce aux soutiens, les femmes victimes tentent de se reconstruire, dans l’ombre de cet événement.

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Le roman Récits d’immigrantes résilientes est le fruit de plusieurs mois de travail pour quatre groupes de femmes immigrantes ou issues de l’immigration. De septembre à novembre 2016, chaque groupe s’est retrouvée quatre dimanches d’affilés afin de partager et d’inventer ces histoires.

C’est la dessinatrice Coco Guzman qui a coordonné ces ateliers et qui a réalisé les dessins du roman illustré. Habituée des bandes dessinées en lien avec la justice sociale, la dessinatrice estime que c’est un privilège d’avoir pu collaborer sur un tel projet. «Il est très rare de travailler avec les personnes qui écrivent l’histoire que l’on va dessiner.»

Sur les quatre groupes de femmes, l’un a rédigé son histoire en français. Ana Ndiaye s’est investie dans ce projet «pour apporter une contribution à la condition féminine, car ce problème concerne toutes les femmes même si l’on parle uniquement des immigrantes dans le roman», dit-elle. «Il ne faut pas tomber dans le cliché: les femmes immigrées ne sont pas les seules victimes de violences sexuelles.»

Support de discussion

Tout comme la dessinatrice, la jeune femme avoue que, malgré le caractère fictif des histoires racontées, certains petits détails du roman sont bien issus de la réalité. «Il demeure une touche personnelle qui reflète le vécu de chacune. Chaque histoire est le fruit d’un travail d’équipe. Pendant les réunions, certaines participantes se sont libérées et ont raconté leurs problèmes, sous couvert de l’anonymat».

Des associations, comme la ligne Fem’Aide, étaient présentes pour épauler les participantes dans le besoin.

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Le roman se conclut sur quatre séries de dix questions, souligne la coordinatrice bilingue d’OCASI, Siham Chakrouni. «Ces questions serviront de support de discussion pour animer des sessions de débats.»

Financé par le ministère des Affaires civiques et de l’Immigration, ce roman illustré fait partie de son projet de prévention contre la violence et le harcèlement à caractère sexuel. Récits d’immigrantes résilientes sera prochainement traduits en dix autres langues, et il est disponible gratuitement sur commande auprès des organismes initiateurs du projet.

La ministre Marie-France Lalonde
La ministre Marie-France Lalonde

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